Un film basé sur une nouvelle de Cholokhov, lauréat soviétique du prix Nobel, projeté à Bruxelles

Sergueï Bondartchouk/Mosfilm, 1959
Sergueï Bondartchouk/Mosfilm, 1959
Le 11 mars, la Maison russe de la capitale belge invite tout le monde à visiter son ciné-club pour se familiariser avec le film Le Destin d’un homme, réalisé en 1959 par Sergueï Bondartchouk d’après l’une des œuvres les plus célèbres de Mikhaïl Cholokhov, lauréat soviétique du prix Nobel de littérature.

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Le film vous raconte le destin d’Andreï Sokolov, un chauffeur soviétique qui a participé à la Grande Guerre patriotique de 1941-1945, a été blessé, capturé par les Allemands, puis envoyé dans un camp de concentration. Sokolov a réussi à s’échapper de captivité, mais à son retour chez lui, il a appris une terrible nouvelle : toute sa famille, à l’exception de son fils aîné, est morte lors d'un bombardement. Pour ne pas devenir fou de chagrin, ce Soviétique quitte sa maison et retourne au front. Avec d’autres soldats de l’Armée rouge, il entend la nouvelle de la victoire de l’URSS dans la guerre contre les nazis sur le territoire de l’Allemagne. Il apprend néanmoins bientôt la mort de son fils aîné, tué le dernier jour des opérations militaires. Sokolov est désespéré. Il a l’impression que sa vie est complètement détruite. Après la guerre, il a continue à travailler comme chauffeur, sans jamais retourner dans sa ville, menant une existence mécanique. Toutefois, tout change lorsqu’il rencontre un petit orphelin... Pour découvrir comment cette rencontre a changé sa vie, inscrivez-vous à la projection de la Maison russe à Bruxelles en suivant le lien.

Mikhaïl Cholokhov (23 mai 1905 – 20 février 1984) est le seul écrivain soviétique à avoir reçu le prix Nobel de littérature pour une œuvre publiée avec l’accord des autorités - le roman épique Le Don paisible. Il est né au village de Kroujlinine, dans l’Empire russe (aujourd’hui dans la région de Rostov), sur le territoire historiquement habité par les cosaques du Don. Sa mère, une paysanne orpheline, a été mariée de force au chef du village, mais l’a quitté plus tard pour l’acheteur de bétail Alexandre Cholokhov. La famille n’était pas riche, mais Mikhail a reçu une éducation secondaire. En 1922, il s’est rendu à Moscou pour s’inscrire à l’université, mais cela n’a abouti à rien, car il n’était pas membre du Komsomol, l'organisation de la jeunesse communiste. Dans la capitale, Mikhaïl a réussi à joindre les deux bouts avec de petits boulots et en même temps a commencé à s’engager dans la littérature et a rejoint l’association des écrivains en herbe Molodaïa Gvardiïa (Jeune Garde), où il a rencontré l’un des futures fondateurs de l’Union des écrivains soviétiques, Alexandre Fadeïev. En 1926, Cholokhov publie un recueil de nouvelles, Nouvelles du Don, qui lui apporte une grande renommée au Pays des Soviets. L’écrivain a achevé son roman Le Don paisible en quatre volumes à la veille de la Grande Guerre patriotique de 1941-1945. Sur le front de l’Est, Cholokhov a travaillé comme correspondant de guerre pour les journaux Pravda et Krasnaïa Zvezda.

La nouvelle Le Destin d’un homme a été publiée en 1956 dans le journal Pravda et est devenue plus tard l’une des œuvres les plus célèbres de l’écrivain. Elle est basée sur des événements réels. Un an après la fin de la guerre, pendant une partie de chasse, Mikhaïl Cholokhov a rencontré au bord de la rivière un homme avec un enfant. Ce vieux soldat de l’Armée rouge lui a raconté sa triste histoire. Cholokhov a été tellement frappé par ce témoignage qu’il a décidé de créer plus tard une œuvre littéraire basée sur celui-ci. Beaucoup considèrent Cholokhov comme un porte-parole de la propagande soviétique, mais la nouvelle Le Destin d’un homme a été publiée après la mort de Staline et, dans son texte, on peut trouver de nombreux moments qui ne sont pas entièrement typiques de la littérature « du Parti ». Par exemple, Cholokhov y aborde le thème de la religion et intègre également la figure d’un médecin juif qui soigne les blessures des soldats de l’Armée rouge capturés et meurt ensuite sous les balles allemandes. L’épisode le plus poignant de la nouvelle, ainsi que du film basé sur son texte, est la rencontre de Sokolov avec un jeune orphelin. Le rôle principal dans le film Le Destin d’un homme a été joué par le réalisateur lui-même, également participant à la Grande Guerre patriotique.

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