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Quand l’auteur des Aventures du brave soldat Švejk devenait commissaire de l’Armée rouge
Jaroslav Hašek s’est retrouvé pour la première fois en Russie en 1915 en tant que prisonnier de guerre. Le patriote tchèque ne voulait pas lutter dans les rangs de l’armée austro-hongroise et s’est rendu aux troupes russes.
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Hašek s’est consacré à l’indépendance de sa patrie historique. Il a rejoint le régiment volontaire de Jan Hus, a mené une propagande antiautrichienne au sein des prisonniers de guerre et a écrit des récits satiriques sur la cour de Vienne.
En juillet 1917, il a pris part à la bataille de Zboriv, durant laquelle la Brigade de fusiliers tchécoslovaques de l’armée russe a écrasé deux divisions d’infanterie autrichiennes, et s’est fait décorer de la Croix de Saint-Georges de IVe classe.
Il soutenait l’arrivée des bolcheviks au pouvoir, tandis que la plupart de ses compatriotes s’était rangée du côté des Blancs. Il a failli être tué à l’été 1918 dans la ville russe de Samara, mais a réussi à échapper aux patrouilles de Tchèques blancs en se faisant passer pour un fou, fils d’un colon allemand du Turkestan.
En décembre de cette même année, le camarade Hašek a intégré le département politique de la 5e armée du Front de l’Est et, l’année suivante, a obtenu le titre de commissaire en tant que personne de confiance. Il était engagé dans la propagande, la publication de journaux et la formation d’unités militaires étrangères.
Lorsqu’au milieu des années 1920 une crise politique a éclaté en Tchécoslovaquie et que les ouvriers ont proclamé une République soviétique dans la ville de Kladno, le Parti a envoyé Hašek dans son pays natal. Cependant, à son arrivée, l’ordre était déjà rétabli.
Le « commissaire bolchévique » n’a pas reçu d’accueil chaleureux à Prague. Devenu un paria, Jaroslav n’est pourtant pas retourné en Russie soviétique, craignant de passer pour un lâche.
Il a alors cessé son activité politique et s’est concentré sur son roman dédié aux aventures du bon soldat Švejk, qu’il n’achèvera jamais en raison de sa mort subite par paralysie cardiaque en 1923.
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