Cinq choses à savoir sur Konstantin Simonov, poète sur le front de la Grande Guerre patriotique
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1. Il était le fils d’une princesse
Né en 1915 à Pétrograd, Konstantin était le fils du major général Mikhaïl Simonov et de la princesse Alexandra Obolenski. Il passa son enfance dans plusieurs petites villes de garnison. Son père disparut au front et il fut élevé par son beau-père, ancien lieutenant-colonel et enseignant d’art militaire. L’origine noble de sa mère et le fait que son père et son beau-père avaient servi dans l’armée impériale n’empêchèrent pas le futur poète de trouver sa place dans le système soviétique et de devenir un fonctionnaire important des institutions de la littérature soviétique.
2. Son nom de baptême était Kirill
Ses parents l’avaient prénommé Kirill. Mais, il souffrait d’un défaut de prononciation des consonnes liquides l et r qui l’empêchait de prononcer correctement son prénom. C’est pourquoi il se choisit Konstantin comme pseudonyme. Toute l’Union Soviétique le connaissait sous le nom de Konstantin Simonov. Jusqu’à son dernier jour, sa mère l’appela Kirioucha, le diminutif de Kirill.
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3. Il fut correspondant de guerre sur le front
La première opération militaire que couvrit Konstantin Simonov fut la bataille de Khalkhin Gol, qui opposa Soviétiques et Japonais en un point de la frontière sino-mongole de mai à septembre 1939. Durant la Grande Guerre patriotique, il fut présent partout où eurent lieu des combats importants : de Moguilev en juillet 1941 à Berlin en avril-mai 1945, en passant par Stalingrad où il fut témoin de la reddition du feldmarschall Paulus en février 1943. Ses reportages écrits à la première personne étaient appréciés pour leur véracité et leur sensibilité.
4. Il est l’auteur du poème qui devint la prière de tous les amoureux
En 1941, Konstantin Simonov composa un poème qui devint l’un des plus célèbres de la littérature en langue russe du XXe siècle : Жди меня / Attends-moi. Ces vers, qu’il adressait à la femme qu’il aimait, l’actrice Valentina Serova, furent compris par les soldats sur le front et leurs proches à l’arrière comme une véritable incantation et un hymne à l’amour et à la fidélité. Konstantin Simonov et Valentina Sérova se marièrent à l’été 1943 et leur histoire d’amour fit rêver pendant les années de guerre.
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5. Il prit part aux campagnes de dénigrement d’Akhmatova et Zochtchenko et chercha à faire publier Boulgakov
Après la guerre, Konstantin Simonov occupa de hautes fonctions dans les instances littéraires du pays. Son action fut ambiguë. En 1946, il soutint activement les persécutions officielles contre la poétesse Anna Akhmatova et l’écrivain Mikhaïl Zochtchenko, en s’inscrivant pleinement dans la ligne choisie par le Parti communiste. En revanche, dans les années 1960, il ne ménagea pas ses efforts pour obtenir la première publication officielle du Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov.
À l’occasion du 110e anniversaire de la naissance de Konstantin Simonov, le Musée de l’Histoire de la Littérature Dal’ lui consacre l’exposition « ... Et je reviendrai » jusqu’au 26 avril 2026.
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