
Huit réalisateurs étrangers admirateurs du cinéma soviétique

Outre sur Telegram, Fenêtre sur la Russie diffuse désormais du contenu sur sa page VK! Vidéos, publications dédiées à l’apprentissage du russe et plus encore dans notre communauté
Quentin Tarantino

Le réalisateur de Pulp Fiction est fasciné par les films de Sergueï Eisenstein. « On ne peut pas ne pas apprécier ses films. Son Alexandre Nevski est tout simplement irréel ! À elle seule, la scène de bataille sur le lac gelé est un chef-d’œuvre ! », a dit le metteur en scène américain dans une interview.

Parmi ses films soviétiques préférés, Quentin Tarantino cite Moscou ne Croit pas aux Larmes de Vladimir Menchov. C’est le premier film soviétique qu’il a vu au cinéma. Il avait alors quinze ans. « Je me souviens qu’en en voyant le titre, j’ai pensé : "ce film, comme tous les films russes, est certainement dur et déchirant !". Je suis quand même allé le voir et, figurez-vous, il m’a plu ! ».
Huit ans avant cette expérience dans une salle obscure, le très jeune Quentin Tarantino avait vu à la télévision L’Homme Amphibie. Comme le film était doublé, il ne s’était pas douté à l’époque que ce film avait été tourné en URSS.
Peter Greenaway

Le réalisateur britannique considère également Sergueï Eisenstein comme l’un de ses maîtres. Il pense que c’est précisément lui qui a inventé le cinéma contemporain. « J’ai découvert Eïseinsteïn à l’âge de seize ans et il est devenu l’une de mes idoles, un repère dans ma vie. Je me suis toujours demandé pourquoi ses trois premiers films – La Grève, Le Cuirassé Potemkine et Octobre – sont tellement différents des trois derniers – Alexandre Nevski et les deux premières parties d’Ivan le Terrible. Les premiers sont très intellectuels et les derniers plus humains. Ils parlent plus des hommes que des idées. »

Lire aussi : Vingt stars de cinéma occidentales qui ont joué dans des films soviétiques
Lars von Trier

Ce réalisateur danois a dédié son long métrage Antichrist à Andreï Tarkovski. Il a ensuite dit qu’il aurait pu en faire de même de tous ses films. « Je fais du cinéma grâce à Tarkovski. C’est précisément lui qui m’a introduit dans l’univers du cinéma parce que ce sont ses films qui m’ont permis de comprendre ce qu’est cette forme d’art. Je considère Tarkovski comme mon maître. », a dit Lars von Trier avant d’ajouter : « Si je n’avais pas dédié Antichrist à Tarkovski, tout le monde m’aurait accusé de plagiat. De toute façon, Tarkovski est ce qui me rapproche le plus de la religion. Il est un dieu pour moi. »

Le réalisateur danois a eu la possibilité de montrer son premier film L’Elément d’un Crime à son maître.
Hayao Miyazaki

En 2007, dans un des studios du parc à thème Ghibli de la ville japonaise de Nagakute, on accrocha une affiche du dessin animé soviétique La Reine des neiges sur laquelle Hayao Miyazaki avait écrit : « Mon destin et mon film préféré ».

Le réalisateur japonais reconnaît volontiers que le dessin animé de Lev Atamatov a bouleversé sa vie. Lorsqu’il l’a vu pour la première fois, il travaillait pour les studios Toei Doga et envisageait de se consacrer à autre chose qu’à l’animation. La Reine des neiges lui a fait se souvenir combien cet art offre de bonheur et qu’il donne la possibilité de créer ses propres univers merveilleux. Quand il travaille et bien qu’il ne comprenne pas le russe, il écoute souvent la bande-son du dessin animé soviétique.
Tarsem Singh

Le réalisateur David Fincher a dit du film The Fall de son collègue Tarsem Singh : « C’est le résultat qu’aurait obtenu Andreï Tarkovski s’il avait tourné Le Magicien d’Oz ».
Tarsem Singh est un admirateur des styles d’Andreï Tarkovski et Sergueï Paradjanov. « Ils ont exercé une très grande influence sur moi. Les photographes disent souvent : "si vous voulez rendre la profondeur, apprenez de Tarkovski. Si vous voulez rendre cette profondeur d’une manière unique, apprenez de Paradjanov". ».

L’influence de ces deux metteurs en scène soviétiques se fait particulièrement sentir dans les clips que Tarsem Singh a réalisés. En particulier, Losing my Religion de R.E.M. et Sweet Lullaby de Deep Forest. De même que dans ses films, dont Blanche-Neige. Pour ce long métrage, il a voulu un bois de bouleaux enneigé, comme dans L’Enfance d’Ivan d’Andreï Tarkovski.
Dany Boyle

Dany Boyle a choisi de devenir réalisateur de cinéma après avoir vu Requiem pour un Massacre d’Elem Klimov. Solaris d’Andreï Tarkovski a également exercé une très forte influence sur lui. Il s’en est inspiré lorsqu’il travaillait sur Sunshine : « Pour les réalisateurs occidentaux, Andreï Tarkovski est un dieu de l’art cinématographique. ». Pour Dany Boyle, il est l’un des piliers du cinéma contemporain.

Le metteur en scène britannique considère que L’Arche Russe d’Alexandre Sokourov est un exemple de perfection technique.
Lire aussi : Dix répliques célèbres du cinéma soviétique passées dans le langage courant
Steven Spielberg

« L’une des plus grandes qualités du cinéma russe est son art de montrer quelque chose de petit, de profondément personnel sur le fond d’une activité immense et incroyable. Les Russes racontent l’histoire d’un amour, mais l’entourent de milliers de gens, de chevaux, de pièces d’artillerie, d’explosions qui secouent l’air. »

Quand Passent les Cigognes de Mikhaïl Kalatozov est l’un des films préférés de Steven Spielberg.
Nuri Bilge Ceylan

Le réalisateur turc récompensé du Grand-Prix et de la Palme d’Or du Festival de Cannes est aussi un grand admirateur de l’œuvre d’Andreï Tarkovski. Pour lui, Le Miroir et Andreï Roublev sont parmi les plus grands films de l’histoire du cinéma.

« Après avoir vu les films de Tarkovski, vous ne pouvez plus regarder le monde comme avant. Votre conception du monde en est immédiatement bouleversée : vous y voyez beaucoup plus de nuances et de détails (...) Tarkovski a donné une nouvelle vision de la vie dans toutes ses manifestations. Son langage et sa narration sont uniques. Il a envoyé un message au monde dans lequel beaucoup se sont reconnus. »
Dans cette autre publication, découvrez comment les films soviétiques étaient distribués à l’étranger.