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Moscou ne Croit pas aux Larmes, сe mélodrame soviétique mondialement connu
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Le 11 février 1980 sortait le film Moscou ne Croit pas aux Larmes. Ce long métrage en deux parties raconte l’histoire de trois amies montées de leur province à la capitale et leur recherche du grand amour. Il aurait pu ne jamais être réalisé. En effet, peu croyaient que ce film puisse avoir du succès. Il resta deux ans à l’affiche en Union soviétique. Ronald Reagan fut l’un de ses spectateurs à l’étranger.
Le scénario écrit par Valentin Tchernykh aurait pu ne pas attirer l’attention à Mosfilm, les studios de cinéma de Moscou. En effet, cette histoire n’a rien à voir avec les drames de la Grande Guerre patriotique et les récits sur la vie d’ouvriers méritants et exemplaires qui étaient tournés à l’époque. S’il n’avait pas été séduit par l’idée du personnage principal qui règle son réveil et se lève le lendemain matin 20 ans plus tard, Vladimir Menchov aurait refusé la proposition de Valentin Tchernykh.
Le réalisateur étoffa le scénario mais dut faire face au refus des acteurs qu’il avait choisis de tourner dans un film qui leur semblait sans ambition artistique. Le rôle du personnage principal fut finalement confié à Vera Alentova, la femme de Vladimir Menchov, celui de ses deux amies à Irina Mouraviova et Raïssa Riazanova. Gocha est interprété par Alexeï Batalov, celui-là même qui tenait le rôle de Boris dans Quand Passent les Cigognes.
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Au moment du tournage, personne n’imaginait que ce film aurait tant de succès. Dans l’année qui suivit sa sortie, il attira 90 millions de spectateurs dans les salles obscures. Ce « mélo » dépassa au box-office les chefs-d’œuvre que sont Kagemusha, l’Ombre du guerrier d’Akira Kurosawa et Le Dernier Métro de François Truffaut sortis la même année. En 1981, il obtint l’Oscar du Meilleur Film en langue étrangère. Les autorités soviétiques n’autorisèrent pas Vladimir Menchov à assister à la cérémonie et il apprit la nouvelle aux informations.
Ce film soviétique fut acheté par des diffuseurs dans des centaines de pays. On était alors curieux de savoir pourquoi il avait obtenu un Oscar. Avant de rencontrer Mikhaïl Gorbatchev, Ronald Reagan le regarda pour avoir une idée de la mentalité soviétique.
Quarante-cinq ans après sa sortie, Moscou ne Croit pas aux Larmes n’a rien perdu de son charme et de sa justesse. Les Russes reconnaissent toujours la chanson Alexandra écrite et composée par Dmitri Soukharev, Iouri Vizbor et Sergueï Nikitine dès ses premières mesures.
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