En images: quinze chefs-d’œuvre du Musée Pouchkine de Moscou à découvrir ou redécouvrir

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Ivan Tsvetaïev, le fondateur du Musée Pouchkine, estimait que ce musée qui dépendait de l’Université de Moscou devait faire découvrir à ses visiteurs l’évolution des arts de l’Antiquité à la Renaissance. Chaque salle est décorée dans le style de l’époque des œuvres qui y sont exposées. Parmi elles, des moulages de sculptures grecques et romaines.

Les collections du Musée Pouchkine comptent aujourd’hui près de 700 000 œuvres d’art. Nous avons sélectionné les 15 plus connues actuellement exposées dans son bâtiment principal.

Grand diadème du trésor « A », 2 400 – 2 200 avant J.-C.

En 1945, le trésor de Troie mis au jour lors des fouilles menées par l’archéologue amateur Heinrich Schliemann fut transféré de Berlin à Moscou. Les 259 pièces de L’Or de Troie entrèrent alors dans les collections du Musée Pouchkine. Après avoir passé près de 50 ans dans une réserve sécurisée, elles furent exposées pour la première fois au milieu des années 1990. Parmi elles, le grand diadème doré du Trésor de Priam (ou trésor « A ») rehaussé de nombreux pendants. Les archéologues s’accordent à penser qu’il appartenait à une reine ou une prêtresse.

Sarcophage de Mahu, « cultivateur » du temple d’Amon, vers 1550 – années 1290 avant J.-C.

L’immense collection d’antiquités égyptiennes du Musée Pouchkine se constitua à partir de celle que l’orientaliste Vladimir Golénichtchev avait acquise en 1909. Nombre de ses pièces sont exposées depuis l’ouverture du musée en 1912. Une atmosphère tout à fait particulière règne dans la salle où l’on peut admirer sarcophages, papyrus, bijoux, vaisseaux en argile, statuettes et amulettes. Elle est décorée dans le style d’un temple de l’Égypte ancienne.

Portraits du Fayoum, 1^re moitié – milieu du IIe siècle après J.-C.

Ces portraits antiques furent réalisés dans l’oasis du Fayoum entre le Ier et le IVe siècles. Ils remplissaient la fonction de masques funéraires : ils étaient peints sur des planches de cyprès puis attachés sur les linceuls qui enveloppaient les momies à l’aide de bandelettes de lin. Le Musée Pouchkine possède 22 de ces portraits d’une grande rareté. 16 sont exposés.

Sandro Botticelli, L’Annonciation, 1495 – 1498

Il est généralement admis que le maître italien peignit L’Annonciation pour deux des volets d’un autel portatif. Les autres parties sur lesquelles sont représentés saint Dominique et saint Jérôme appartiennent aux collections de l’Ermitage. 

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Giovanni Boltraffio, Portrait d’un Jeune Homme en Saint Sébastien, fin des années 1490

Longtemps, le magnifique portrait de ce jeune homme fut attribué à Léonard de Vinci. Parmi les dessins du génie italien, on en trouve un sur lequel est représenté un jeune homme très ressemblant à celui-ci. Aujourd’hui, les experts s’accordent à penser que ce tableau est l’œuvre d’un élève de Léonard de Vinci, Giovanni Antonio Boltraffio.

Lucas Cranach l’Ancien, Vierge à l’Enfant (La Madone à la Vigne), vers 1520

Ce tableau représentant la Vierge et l’enfant Jésus devant une pergola envahie par une vigne ne nous est pas parvenu dans son intégralité. Ses parties inférieure et droite furent, de toute évidence, coupées. Il s’agit d’une des œuvres les plus célèbres de Lucas Cranach l’Ancien et l’un des chefs-d’œuvre de la Renaissance du Nord. La vigne fait référence à l’incarnation du Sauveur en l’homme et symbolise l’Église.

Giulio Romano, Dame à sa Toilette, début des années 1520

Ce tableau fut longtemps attribué à Raphaël. On le doit en réalité à Giulo Romano, l’un de ses élèves. Les historiens de l’art n’ont pas encore déterminé qui est représenté sur cette toile : Beatrice d’Este, duchesse de Ferrare mariée au duc de Milan Ludovico Sforza, ou bien Margherita Paleologa, femme du duc Federico II Gonzaga. À moins que cela ne soit, comme beaucoup le pensent, Margherita Luti, la bien-aimée et la muse de Raphaël, plus connue comme La Fornarina.

Paris Bordone, La Madone, Jean-Baptiste et saint Georges (La Conversation Sacrée), début des années 1530

Jusqu’à la Révolution d’Octobre, ce tableau appartenait aux collections des ducs de Leichtenberg et était alors attribué au Titien. Après la nationalisation de leurs biens, cette toile fut conservée au Musée Russe avant de rejoindre les collections du Musée Pouchkine. Elle est depuis attribuée à Paris Bordone, un élève du Titien. 

Le Titien, Portrait du Cardinal Antonio Pallavicini , années 1540

Au XVIIe siècle, ce tableau du génie vénitien appartenait au peintre flamand Antoon van Dyck. En 1772, il vint enrichir les collections de l’Ermitage. Il est conservé au Musée Pouchkine depuis 1928.

Pierre Paul Rubens, Bacchanales, vers 1615

Le maître flamand peignit ce tableau pour lui-même et non pour répondre à une commande. Il ne fit pas appel à ses apprentis pour l’assister. Le sujet de cette toile est inspiré de scènes de bacchanales présentes sur le sarcophage aujourd’hui connu comme celui d’Ouvarov, qui appartient lui aussi aux collections du Musée Pouchkine. Pierre Rubens ne se sépara pas de ce tableau jusqu’à sa mort.

Antoon van Dyck, Lady d’Aubigny et la Comtesse de Portland, fin 1638 – début 1639

Élève de Pierre Rubens, Antoon van Dyck fut peintre de la cour du roi anglais Charles Ier. Il peignit ce double portrait en plusieurs étapes. Il réalisa d’abord celui de Lady d’Aubigny que le comte Georges Stuart avait épousée en secret. Un an plus tard, lorsque la famille du comte se fut résignée à accepter cette union, il fit le portrait de la comtesse de Portland, la sœur du comte. 

Nicolas Poussin, La Continence de Scipion, 1640

Le sujet de cette toile est inspiré d’un récit de L’Histoire Romaine de Tite Live. En 209 avant J.-C., Scipion l’Africain conquit Carthagène. L’une des prisonnières qui furent faites était une magnifique jeune femme nommée Lucrèce. Apprenant qu’elle était amoureuse d’Allucio, le général romain fit preuve de magnanimité. Il renonça à la prendre comme concubine, la rendit à son bien-aimé et retourna à sa famille la rançon qu’elle avait versée. Il réunit lui-même les deux amants. Ce tableau, dont on comprend facilement le sujet en le regardant et qui célèbre la grandeur d’âme du chef de guerre romain, fit de Nicolas Poussin l’un des maîtres du classicisme. 

Rembrandt, Le Festin d’Esther avec Aman et Assuérus, 1660

Le Musée Pouchkine possède une collection impressionnante de dessins, d’eaux-fortes et de peintures du maître de l’École hollandaise qui permettent de suivre l’évolution de son art. Il peignit Le Festin d’Esther avec Aman et Assuérus lorsqu’il avait 54 ans.

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Jean-Baptiste Chardin, Nature Morte avec des Attributs des Arts, vers 1724 – 1728

Cette toile est l’un des premiers dessus de porte réalisés par le maître français. Il s’agissait de natures mortes que l’on accrochait, comme leur nom l’indique, au-dessus des portes pour décorer les pièces. Sur ce tableau, on voit la table de travail d’un artiste encombrée par divers instruments et, en son centre, la copie d’une sculpture de Mercure.

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François Boucher, La Vierge avec l’Enfant et le Petit Saint Jean-Baptiste, 1758

Le peintre français peignit cette toile sur commande de la Pompadour. Elle fut exposée lors du Salon en 1759. Elle portait alors le titre de La Nativité. Si « l’éclat » de ce tableau lui déplut, Denis Diderot reconnut que « la Vierge est si belle, si amoureuse et si touchante ! ». 

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