Le «style sévère» soviétique: les dix tableaux les plus importants de Viktor Popkov
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Les Bâtisseurs de Bratsk (1960-1961)
Cette toile est l’une des plus importantes de l’œuvre de Viktor Popkov. Il la peignit alors qu’il venait à peine de sortir diplômé de l’Institut Sourikov. Elle reste certainement la plus connue de toutes. Les historiens de l’art la considèrent comme la quintessence du style sévère. Le sujet de la construction du barrage de Bratsk retint l’attention de nombreux poètes et peintres. Viktor Popkov rendit hommage aux ouvriers non en les représentant au travail sur le chantier, mais en les faisant poser pour mettre en lumière le caractère de chacun d’eux.
En Route pour le Travail (1961)
À la fin des années 1950, Viktor Popkov voyagea beaucoup en Sibérie et vit lui-même les ouvriers sur les grands chantiers de construction. Cette toile s’inscrit parfaitement dans le courant du réalisme socialiste. Elle tient aussi une place à part dans son œuvre : lumineuse et inspirant l’optimisme, elle tranche avec le style mélancolique et parfois tragique de son auteur.
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Le Repos de l’Équipe de Travail (1965)
S’il consacra une grande partie de son œuvre aux ouvriers, Viktor Popkov ne négligea pas le monde paysan. Un autre sujet important à l’époque de Dégel fut la mise en valeur des steppes d’Asie centrale. Sur cette toile, il choisit aussi de ne pas montrer des hommes au travail. On y distingue la forme symbolique du cercle qui souligne la force de la communauté. L’influence de l’iconographie est aussi évidente.
Deux (1966)
Cette toile témoigne de l’intérêt que Viktor Popkov portait à la vie quotidienne. Elle est une belle illustration de l’esthétique de la période du Dégel et fait écho au néo-réalisme occidental des années 1960. En 1967, elle fut récompensée d’un diplôme d’honneur lors de la Ve Biennale de Paris, ce qui relança l’intérêt pour la peinture représentant des scènes de la vie quotidienne.
Souvenirs. Les Veuves (1966)
Cette toile de 160 x 226, 5 cm est une réflexion sur la solitude. Pour la peindre, Viktor Popkov se souvint du sentiment douloureux qu’il éprouva dans le Nord de la Russie quand il vit, dans un village, des veuves condamnées à vivre seules le reste de leur vie.
Chant du Nord « Oh, tous nos hommes ont été mobilisés pour la guerre » (1966-1968)
Les souffrances engendrées par la guerre sont un des thèmes que Viktor Popkov aborda sur ses toiles les plus noires. Il ne peignit pas de scènes de bataille. Ses héros sont des gens simples privés de la présence de leurs proches.
Les Bolotov (1968)
Sur cette toile, Viktor Popkov entre dans l’intimité d’une famille. Son sujet peut sembler simple mais l’artiste peint ici toute une vie, celle de sa sœur qui vient probablement de se disputer avec son mari. Cette scène et les détails auxquels prête attention Viktor Popkov parlent à toutes les familles soviétiques.
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Ma Journée. Rencontre (1968)
C’est un autoportrait au chevalet. La femme âgée est peut-être la mère de Viktor Popkov. Sur cette toile métaphorique, il réfléchit au travail de création de l’artiste qui peint des scènes du passé et se projette dans l’avenir.
La Vieille Anissia était une Femme Bonne (1973)
Viktor Popkov peignit de nombreuses scènes d’enterrement. Le thème de la perte des êtres proches le tourmentait. Il fut tué à l’âge de 42 ans en 1974 et cette toile de grandes dimensions fut exposée à côté de son cercueil lors de l’hommage qui lui fut rendu à la Maison des Artistes de Moscou.
Pluie d’Automne. Pouchkine (1974)
Viktor Popkov consacra cette toile de 169 sur 172 cm à son poète préféré : Alexandre Pouchkine. Elle est l’une de ses dernières œuvres. Le poète apparaît plus d’une fois dans le travail du peintre. Un an avant de réaliser ce tableau, Viktor Popkov s’était rendu à Mikhaïlovskoïé, le domaine des Pouchkine près de Pskov, où le poète avait été relégué.
À l’occasion du 50e anniversaire de la mort tragique de Viktor Popkov, la Galerie Tretiakov lui consacre une exposition rétrospective jusqu’au 11 mai 2025.
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