Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Kick-Ass 2
Jeff Wadlow/Universal Studios, 2013
À quoi ressemble un film américain typique sur la Russie et les Russes? Nous avons rassemblé les attributs essentiels de l'«ambiance russe», selon les utilisateurs de Reddit.

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Faux et horrible accent russe

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Double Détente
Walter Hill/TriStar Pictures, 1988

C'est généralement le point de départ pour réaliser que le personnage auquel l’on a affaire est russe. L'accent est rude, ou, comme les réalisateurs d'un tel film voudraient vous le faire croire, il sonne russe.

« Ça m'a tellement énervé dans les films Marvel. Ils ont des centaines de millions dans leurs budgets mais ne peuvent pas s'offrir un bon acteur russe, ou au moins un coaching vocal ? C'est tellement paresseux », écrit czaremanuel.

« Je regarde Orange Is The New Black et, put*in, ils n'arrivent même pas à faire sonner quelques personnages russes comme de vrais Russes. Chaque fois qu'ils disent quelque chose en "russe", ils se trompent, je répète, ils se trompent dans les accents toniques et leur discours est complètement illisible », note JenniferOrTriss.

« Les Russes sont toujours dépeints comme des méchants, ce que je ne supporte pas. Mais aussi, dans beaucoup de films, les acteurs jouant des personnages russes ne parlent pas très bien le russe, avec des accents très évidents et des erreurs de prononciation et de syllabes accentuées. Je pourrais à peine comprendre ce que dit l'un des personnages dans cet extrait d'un film de super-héros américain, par exemple, s'il n'y avait pas de sous-titres », témoigne SomeHomestuckOrOther.

Lire aussi : Le Top-10 des personnages russes mythiques de Hollywood 

Prénom russe

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Snatch : Tu braques ou tu raques
Guy Ritchie/Columbia Pictures, 2000

« Boris. Pourquoi toujours Boris »

Si quelqu’un est russe, il s’appelle Boris. Et ce, alors qu’il n’est pas en tête des prénoms masculins les plus populaires en Russie même. « Le pire, c'est qu'ils se trompent toujours sur l’accent tonique. Ce n'est pas bOris, c'est borIs ».

Par ailleurs, si le prénom du héros n'est pas Boris, c'est probablement Vladimir, Ivan ou Alexandre. Le nom de Vladimir sera alors probablement raccourci à un moment donné en Vlad (qui est une forme abrégée d'un tout autre prénom – Vladislav), mais on s'en fiche.

« Et il y a toujours un Dimitri », constate Entire-Guard.

Faux cyrillique

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie La Mémoire dans la peau
Doug Liman/Kennedy, Marshall Company, 2002

Utilisons le cyrillique, peu importe comment. Beaucoup se souviennent encore du plus grand faux pas épique : le passeport russe de Jason Bourne, où son nom ressemble à Achtc’f Lchtchfoum (Ащьф Лштшфум) ! « On dirait qu'ils ont juste activé la langue russe sur le clavier et appuyé sur les mêmes touches que sur le clavier anglais », avance reptiloidruler.

Oui, c'est vrai. Achtc’f Lchtchfoum ne veut rien dire. Pour ceux qui n'ont jamais étudié le russe, cela peut sembler convaincant, mais pour ceux qui connaissent un tant soit peu l'alphabet russe et peuvent le lire, cela s’apparente à une gaffe visuelle très étrange. Et cela arrive partout : il suffit de penser à Independence Day (1996) avec la ville inexistante de Novosyoyrsk, ou à Red (2010) qui, à 45 minutes, nous régale avec une combinaison de mots à l’écran qui ne veut rien dire.

Lire aussi : Comment l’histoire soviétique est-elle réécrite à Hollywood? 

La scène dans la boîte de nuit

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Les Promesses de l'ombre
David Cronenberg/BBC Films, 2007

« Vous avez oublié la scène de la boîte de nuit avec un éclairage bleu/rouge/violet au néon et un peu de techno à fond... un peu de techno hardbass à fond », souligne captain_finnegan.

Le hardbass, ce genre musical déjanté né en Russie, semble en effet avoir eu un écho à Hollywood aussi. Une boîte de nuit s’avère être l'endroit idéal pour un méchant russe (généralement un chef de la mafia) : « Toujours détenu par un patron du crime. Le long plan continu de ses hommes de main marchant de la porte d'entrée à l'arrière-boutique où il s'occupe de ses affaires criminelles (frapper un informateur, remettre de l'argent, examiner un produit, etc.) », décrit YannislittlePEEPEE.

Parfois, le club est remplacé par un « bania [sauna russe] avec des gros types nus », ayant des voix « qui donnent l'impression de fumer depuis avant leur naissance »

Toujours des méchants

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Tenet
Christopher Nolan/Warner Bros. Pictures, 2020

« Vous avez oublié le méchant russe bien habillé », juge ErwinRommel4419.

À Hollywood, les Russes sont généralement dépeints comme des méchants classiques. Les bons Russes se comptent sur les doigts d'une main.

« Vous savez qu'un film a une intrigue faible quand il y a un personnage de méchant qui n'a pas de réelles motivations pour être un méchant, à part le fait qu'il vient de Russie (Andreï Sator du film Tenet de Nolan) », écrivent les utilisateurs.

« Les hommes sont généralement courts, ont des coupes à la va-vite et des chaînes en or, tandis que les femmes sont très grandes et sexy », explique mexus37. De plus, si le « méchant » est une femme, dans 99% des cas, il s’agit d’une espionne.

L’espionne sexy

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Avengers
Joss Whedon/Marvel Studios, 2012

Toutes les héroïnes russes sont des femmes fatales, y compris les espionnes. Elles sont sévères et dévouées au régime, des femmes fanatiques dont la main ne peut trembler qu'à une seule condition.

« Une espionne russe sexy qui grandit dans des orphelinats, qui est une tueuse de sang-froid et qui utilise le sexe comme arme et l'a fait plus de mille fois. Mais dès qu'elle couche avec un espion américain sexy, elle devient antirusse et ne peut pas le tuer », mentionne demogorgon_king

Oui, ça n'a aucun sens, mais c'est comme ça que se comportent presque toutes les espionnes russes dans les films d'Hollywood.

Lire aussi : Quel personnage russe de Hollywood êtes-vous? 

Filtre gris

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie La Mort dans la peau
Paul Greengrass/Universal Pictures, 2004

Avez-vous déjà remarqué que, dans les films, le Mexique est souvent montré à travers un filtre jaune ou sépia, l'Australie dans ses couleurs les plus juteuses et le Japon, généralement la nuit, à la lumière de néons ? Eh bien, la Russie a exactement le contraire de ce « filtre ».

« Je ne sais pas qui est à l'origine de la règle selon laquelle Moscou doit être d’une palette de couleurs semblable à une épave au fond de la mer », s’interroge sam__izdat.

« La Russie est bleue, avec parfois une touche de grisaille », s’étonne amandaxzee.

« Mettez un filtre bleu, rendez le décor légèrement brumeux, filmez pendant une journée nuageuse, et boom, vous avez la Russie dans presque tous les films de super-héros », s’exclame PuzzleheadedMouse9

C'est probablement la façon dont les réalisateurs essaient de transmettre le climat froid de la Russie (ou le stéréotype de ce climat), mais c'est comme si on était encore à l'époque de l'URSS communiste. Seul le Royaume-Uni peut rivaliser avec la Russie en termes de « grisaille » dans les films hollywoodiens.

L’hiver éternel

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Hellboy
Guillermo del Toro/Columbia Pictures, 2004

« C'est absurde, d'après les films américains, non seulement il fait bleu à Moscou, mais il neige toujours », s’indigne Phantom_61

Oui, il est vrai qu'il neige toujours quelque part en Russie (après tout, la superficie totale de la partie arctique de la Russie est d'environ 3 millions de kilomètres carrés, soit 18% du pays). Néanmoins, cela ne s'applique certainement pas à la Russie centrale et, plus précisément, à Moscou.

« Il neige toute l'année. Ça peut être l’été aux États-Unis, mais lorsqu'ils vont en Russie, il neige soudainement et il fait un froid glacial », note Bararumb.

Communistes, vodka, Kremlin

Quand les cinéastes d'Hollywood s’imaginent la Russie Les derniers tsars
Adrian J. McDowall/Netflix, 2019

« Chaque plan d'ouverture de Moscou dans les thrillers américains contient le Kremlin (avec des soldats en marche en option), de la neige et de la musique russe sérieuse, quelle que soit la saison », décrit ChayD

Or, la représentation désormais canonique du Kremlin avec le mausolée de Lénine sous ses remparts a notamment joué un tour cruel aux producteurs de la série Netflix Les derniers tsars : en montrant le Kremlin en 1905, ils n'ont pas retiré le mausolée (le tout premier, toujours en bois, n'est apparu qu'après la mort de Lénine en 1924).

Quoi d'autre ? « Ils boivent de la vodka sans rien après et ils disent "za zdorovié" alors que personne en Russie ne le dit », se souviennent les internautes.

Oui, et bien sûr, ils s'appellent toujours « camarades » entre eux parce qu'ils sont encore attachés au communisme.

Dans cet autre article, découvrez comment la Russie est dépeinte dans les jeux vidéo.

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