Sept monastères troglodytiques de Russie

Sept monastères troglodytiques de Russie
Getty Images
Еn quête d’une solitude plus parfaite que celle qu’ils avaient trouvée dans leur monastère, des moines se sont retirés dans des lieux isolés, où ils ont parfois creusé des églises et des cellules troglodytiques. On dénombre en Russie vingt-six fondations de ce type. Nous vous présentons ici sept d’entre elles.

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Dormition de Divnogorié 

Sept monastères troglodytiques de Russie
Legion Media

Ce site dans la région de Voronej tire son nom des affleurements  et colonnes  de craie de différentes hauteurs, appelées divy, qui le hérissent. Le premier monastère troglodytique se trouve dans les Petites Divy sur la rive droite du Don. L’histoire de sa création s’est perdue au fil des siècles : il aurait été fondé au XIIe siècle par des moines skhimmikes grecs ayant fui la Sicile où ils avaient été persécutés par des catholiques. À moins qu’il ne l’ait été au XVIIe siècle. Le monastère compte six grottes, creusées dans la roche, dont la plus longue mesure 284 mètres. Plusieurs cellules et églises ont été aménagées dans ces galeries.

Sept monastères troglodytiques de Russie
Ilia Pitalev / Sputnik

Pendant l’époque soviétique, le monastère a cessé son activité, les ouvrages de sa riche bibliothèque ont été jetés dans le fleuve et ses bâtiments reconvertis en sanatorium et en hôpital. La vie monastique n’a repris qu’en 1997. Non loin de là, dans les Grandes Divy, se trouve l’église de l’icône sicilienne de la Mère de Dieu, réputée miraculeuse pour avoir, selon la légende, préservé les habitants de la région d’une épidémie de choléra au XIXe siècle.

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GAlexandrova (CC BY-SA 4.0)

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Sauveur de Kostomarovo

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Ilia Pitalev / Sputnik

Ce monastère, aujourd’hui de femmes, est également situé dans la région  de Voronej, à seulement quelques kilomètres du Don. Il se fond  dans un paysage de montagnes de craie dont la blancheur rappelle subtilement celle des églises rupestres de Cappadoce et celle du désert du Sinaï. Le monastère se compose aujourd’hui  de huit grottes mesurant jusqu’à 280 mètres de long. Il est probable que les toutes premières sont apparues dès les VIIIe-Xe siècles et que leur nombre a augmenté dans le temps jusqu’à ce qu’un monastère soit fondé au milieu du XVIIe siècle.

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Ilia Pitalev / Sputnik

L’icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Kostomarovo, du type « Ciel béni » où la Vierge est représentée en pied , est une des œuvres vénérées au monastère. Elle a été peinte sur une feuille de zinc par l’artiste Vassili Chokorev au milieu du XIXe siècle. Un soldat de l’Armée rouge a voulu viser les visages de l’Enfant Jésus et de la Vierge Marie. Comme le prouvent les impacts visibles sur l’icône, aucun de ses six tirs n’a atteint sa cible. Le monastère abrite la Grotte de la repentance, un endroit unique en son genre : c’est un long couloir, des niches, où sont posées des icônes, sont creusées dans ses murs. Les personnes qui l’empruntent pour aller à confesse s’y recueillent et prennent conscience des actes qu’elles ont commis.

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Shiningstream (CC BY-SA 4.0)

Dormition de Pskov-Petchory

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Vladimir Astapkovitch / Sputnik

On racontait au sujet de ce lieu qu’on pouvait y entendre des voix magnifiques et sentir le parfum de l’encens. À la fin du XIV e siècle, le paysan Ivan Dementev a découvert l’entrée d’une grotte, encombrée  par des arbres, au-dessus de laquelle figurait l’inscription « Grottes creusées  par Dieu ». Des moines venus du monastère de Kiev-Petchory ont été les premiers occupants de ces grottes.

Sept monastères troglodytiques de Russie
Vladimir Astapkovitch / Sputnik

À la fin du XVe siècle, un prêtre originaire de la région  en a creusé une nouvelle, dans une colline de grès près de la rivière Kamanets. Il y a aménagé une église dédiée à la Dormition de la Vierge. Aujourd’hui, elle abrite une icône miraculeuse de la Dormition de la Mère de Dieu, qui protège les terres de Pskov des armées ennemies. Une autre image révérée, celle l’icône de la Mère de Dieu de tendresse de Pskov-Petchory, est conservée en l’église Saint-Michel. Le monastère compte six grottes, dont celles creusées par Dieu qui ont servi de nécropoles.

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Vladimir Astapkovitch / Sputnik

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Trinité de Kholkovski

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Anton Vergoune / Sputnik

Selon la légende, ce monastère, aujourd’hui situé dans la région de Belgorod, a été construit à l’endroit où les princes Igor et Vsevolod Sviatoslavitch s’étaient retrouvés avant de partir en campagne contre les Polovtsiens.

Sept monastères troglodytiques de Russie
Anton Vergoune / Sputnik

Les moines vivaient et menaient leur vie liturgique  dans les grottes. Durant le règne de Catherine II, le monastère a fermé ses portes et s’est délabré au fil des années. Ce n’est qu’en 1990 que des travaux de déblaiement puis de restauration des grottes ont été entrepris.

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Anton Vergoune / Sputnik

Saint-Antoine et Saint-Théodose de Skanov

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Patriot k (CC BY-SA 4.0)

L’histoire de ce monastère, aujourd’hui situé dans la région de Penza, remonte à la fondation de l’ermitage troglodytique de la Trinité. Dès le XVIe siècle, des cellules et une église ont été construites au creux de la montagne Plodskoï. De nouveaux couloirs, plus longs que ceux de la laure des Grottes de Kiev, ont été creusés sur une longueur totale de 670 mètres. La température y reste constante, entre 6 et 12 degrés, autant en hiver qu’en été.

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Patriot k (CC BY-SA 4.0)

À l’époque soviétique, l’ermitage troglodytique a été laissé à l’abandon. Il n’a rouvert qu’en 2007 comme monastère pour hommes des vénérables Antoine et Théodose des Grottes. Une église consacrée aux nouveaux martyrs et confesseurs russes a été bâtie à l’intérieur du monastère.

Saint-Nicolas

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Legion Media

Ce monastère porte également le nom de « Grottes Saintes ». Son histoire a commencé en 1896, lorsque Zacharie Kartsev, un Cosaque veuf, s’est installé sur la rive droite, celle à pente forte, de la rivière Samara : la Vierge lui était apparue en rêve et lui avait ordonné de prendre la route. Il a passé deux ans à creuser une grotte et des galeries, ainsi qu’à prier pendant des heures. Petit à petit, des croyants voulant s’éloigner du monde l’ont rejoint. En 1909, Kartsev est tonsuré sous le nom de Zosime.

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Portail officiel de la police d'Orenbourg

Au fil des années, les membres de cette communauté ont creusé des galeries toujours plus profondes. Le réseau de couloirs a atteint 256 mètres. L’ermitage s’est agrandi jusqu’à devenir un monastère. Cependant, à la suite des événements de 1917, les grottes ont été comblées et les bâtiments du monastère détruits. Ce n’est qu’en 2002 que les grottes ont été dégagées. Quelques années plus tard, y furent aménagées l’église de Saint-Antoine et Saint-Théodose, ainsi que la chapelle du Saint Grand Martyr Panteleimon.

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Portail officiel de la police d'Orenbourg

Ermitage Tchernigovski-Gethsémani

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Vadim Razoumov

En 1844, quelques moines se sont installés près de la laure de la Trinité-Saint-Serge afin de consacrer leurs journées à la prière et à la solitude. Le fol-en-Christ Philippe les a rejoints et a commencé à creuser une grotte. Progressivement, elle est devenue suffisamment grande pour accueillir plusieurs cellules et une église rupestre dédiée à l’archange saint Michel.

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APL (CC BY-SA 3.0)

Les couloirs souterrains ne disposaient d’aucun système de chauffage, la seule source de chaleur provenait des lampes à huile. Après de longues années passées dans l’oubli, l’ermitage n’a repris vie qu’à la fin des années 1980. Aujourd’hui, les visiteurs viennent ici pour explorer les grottes restaurées et découvrir la magnifique église de l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Tchernigovski-Gethsémani.

Dans cette autre publication, découvrez quelles différences l’Église orthodoxe fait entre monastère, laure et ermitage.

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