Un pianiste écossais en Russie: «J’ai décidé d’apprendre le russe à cause de Prokofiev»
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Découverte de la musique russe
Harry est né en Écosse et a fait ses études dans une école ordinaire. À l’âge de 10 ans, il a commencé à jouer du piano tout seul, puis avec un professeur, et cinq ans plus tard, il a commencé à suivre des cours au Conservatoire royal de Glasgow. Son professeur avait étudié à Moscou et a inspiré le jeune homme avec ses récits.
« Au début, je détestais la musique de Prokofiev, je trouvais qu’elle était dissonante. Mais ensuite, mon professeur m’a fait apprendre l’une de ses œuvres, l’une des quatre pièces pour piano (op.32 n° 1). Il est immédiatement devenu mon compositeur préféré », se souvient Harry.
Quand il a joué Prokofiev à son professeur, elle a plaisanté : « Tu comprends si bien sa musique, mais tu ne parles pas sa langue ! ». Le jeune homme s’est alors dit que s’il parlait la langue du compositeur, il jouerait encore mieux et comprendrait mieux sa musique complexe.
De l’apprentissage du russe au Conservatoire de Moscou
Harry a par conséquent commencé à apprendre le russe il y a quelques années. Que ce soit grâce à son oreille musicale ou à sa forte motivation, il le parle aujourd’hui presque couramment.
« Le plus difficile pour moi, ce sont les cas, car ils n’existent pas en anglais. Et aussi les conjugaisons des verbes : знаю, знаем, знают... Mais je m’efforce », avoue-t-il.
Après l’école, Harry est entré au conservatoire en Écosse, mais il n’aimait pas trop y étudier. Il savait cependant que son professeur était diplômé du Conservatoire de Moscou et que l’ex-femme de celui-ci y enseignait à ce moment-là. Tous deux ont beaucoup soutenu le jeune homme et, à 18 ans, il a décidé de se rendre à Moscou pour y passer les examens d’entrée.
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Il s’est ainsi rendu pour la première fois à Moscou en juillet 2025 pour passer ses examens d’entrée. Et ses impressions ont été excellentes : « J’ai été surpris de constater que tout était différent en Russie. Ce n’était pas comme en Écosse. C’était une culture complètement différente, magnifique ».
Il étudie désormais à Moscou et, fort de sa première expérience, il constate : « L’enseignement est excellent ici. Tout est strict et difficile, comme il se doit. En Écosse, c’était trop laxiste, on pouvait ne pas étudier du tout ».
Ensemble d’étudiants étrangers
De nombreux étrangers étudient au Conservatoire de Moscou. « La plupart d’entre eux viennent de Chine, mais j’ai également rencontré des personnes originaires d’Allemagne, d’Espagne, du Pérou, de Bolivie, du Japon, de Roumanie, de Hongrie, de Bulgarie, de Turquie et même d’Australie ! ».
En octobre de cette année, le ministère russe des Affaires étrangères a organisé l’Assemblée du Monde russe, à laquelle ont été invités des russistes et des professeurs de russe de nombreux pays. Lors de l’inauguration, un ensemble constitué d’étudiants étrangers du conservatoire s’est produit. Sous la direction du chef d’orchestre Xianning Chen, originaire de Chine, ils ont interprété des chansons tirées de films soviétiques. Harry figurait parmi eux.
« Une amie m’a dit qu’il y avait un concert pour les étudiants étrangers du conservatoire, et j’ai voulu y participer. C’est ainsi que j’ai rejoint l’ensemble. C’était magnifique ! ».
À propos des Russes et de la vie en Russie
En six mois, Harry est tombé amoureux de la cuisine russe : « Je n’ai pas encore trouvé de plat que je n’aime pas ! Je me souviens de la première fois où j’ai goûté au hareng sous son manteau de fourrure : j’ai été conquis ! C’est vraiment délicieux ! Je n’ai pas encore goûté au bortsch, mais je vais assurément le faire ».
Il n’a visité que Moscou pour l’instant, mais il rêve de découvrir Saint-Pétersbourg et la Sibérie.
« Au Royaume-Uni, nous ne savons rien des Russes et de leur vie, je ne savais pas à quoi m’attendre. Mais quand je suis arrivé, j’ai compris que je n’avais jamais rencontré une telle hospitalité et une telle gentillesse. Le peuple russe a une âme très forte ! Je pense que c’est ce qui m’a le plus surpris ».
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