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Comment Maïakovski a fait venir une voiture de Paris pour Lili Brik

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En 1928, le poète Vladimir Maïakovski partait pour l’Europe avec une multitude de projets: terminer sa pièce La Punaise, achever le scénario de L’Idéal et la Couverture qu’il préparait pour le cinéaste français René Clair. Il chérissait en outre l’ambition de réaliser l'un des désirs de sa muse, Lili Brik.

Cette dernière rêvait d’une voiture, mais pas d’un modèle quelconque : elle en voulait une qui satisfasse toutes ses exigences. Elle la souhaitait fermée, équipée de pneus de secours et de pièces de rechange, dotée d’une valise à l’arrière - de préférence une Buick ou une Renault. Une condition toutefois était non négociable : le véhicule ne devait en aucun cas ressembler à un taxi.

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Le poète a fini par acheter une Renault NN2, noire et grise, pour 20 000 francs. Il a emballé lui-même tous les achats annexes : des essuie-glaces, un phare additionnel, d’autres accessoires, ainsi que des gants et des vêtements pour l’auto. Enfin, Maïakovski a envoyé le précieux cadeau à Moscou.

La voiture est arrivée dans la capitale soviétique durant l’hiver 1929, et Lili est devenue l’une des premières femmes de la ville à se passionner pour l’automobile. Son auto figure d’ailleurs dans la célèbre série de photographies d’Alexandre Rodtchenko, ayant reçu le nom officieux Le Voyage inachevé. Initialement, Brik avait prévu de se rendre au volant de son véhicule à Leningrad, mais Rodtchenko n’a pas pu l’y accompagner.

« Nous avions décidé de parcourir une quarantaine de kilomètres, qu’il prenne quelques photos, puis rentre chez lui, alors que je poursuivrais la route. Mais je n’ai finalement pas continué : la route était en très mauvais état, la voiture s’est mise à brouter et, de toute façon, conduire seule sur une si longue distance était à la fois ennuyeux et dangereux », se souvenait-elle.

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