Que se passait-il sur le territoire de l’actuelle Moscou à l’époque de l’Empire romain?

Mikhaïl Metzel / TASS Festival Temps et époques au musée-réserve Kolomenskoïe de Moscou, 2015
Mikhaïl Metzel / TASS
Y vivaient des tribus finno-ougriennes, rattachées à la culture archéologique dite de Diakovo, apparue au VIIᵉ siècle av. J.-C. et disparue vers le VIᵉ siècle.

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Cette culture doit son nom à un site fortifié découvert au XIXᵉ siècle près du village de Diakovo, aujourd’hui intégré à la capitale russe et se trouvant au musée-réserve de Kolomenskoïé.

AlixSaz (CC BY-SA 4.0) Village de Diakovo
AlixSaz (CC BY-SA 4.0)

C’est sur les hautes rives des fleuves que les Finno-Ougriens érigeaient leurs villages et leurs sites fortifiés, entourés de murs, de remparts et de palissades. Chacun d’entre eux pouvait accueillir plusieurs centaines d’habitants. L’un d’eux se trouvait précisément à l’emplacement actuel du Kremlin.

Au total, le territoire de l’actuelle Moscou et de sa région comptait une centaine de lieux de peuplement, pour un total de 10 000 à 20 000 personnes.

Chaque site fortifié s’étendait sur un rayon de près de trois kilomètres. Ses habitants vivaient de la chasse, de l’élevage, de la pêche, de la cueillette, et en moindre partie de l’agriculture.

Les morts étaient incinérés, puis leurs restes étaient déposés dans des sépultures appelées « maisons des morts », construites à la surface, non loin des lieux d’habitat. Selon une théorie, c’est précisément cette étrange « maison » qui aurait inspiré, des siècles plus tard, la légende de Baba Yaga et de sa fameuse hutte sur pattes de poulet.

Par l’intermédiaire des Scythes, puis des Sarmates, les représentants de la culture de Diakovo ont appris l’existence de la culture romaine. En témoignent des perles et des fermoirs de fibule provenant de la Méditerranée et découverts sur les lieux.

Vitali Beloussov / Sputnik Des artefacts provenant du territoire de la colonie de Chtcherbinskoïe - un monument de la culture archéologique de Diakovo
Vitali Beloussov / Sputnik

Durant la période des Grandes Migrations (IVᵉ–VIIᵉ siècles), la culture de Diakovo a connu un déclin, tandis que les Slaves entamaient la colonisation active de la plaine d’Europe orientale.

Néanmoins, les Finno-Ougriens ont laissé une empreinte significative sur Moscou et sa région. Les noms de nombreuses rivières locales témoignent encore de cette influence, tels que Voïmega, Ikcha, Vondiouga et Kouïma. Selon une hypothèse, le nom même de Moscou (Moskva en russe) serait d’origine finno-ougrienne.

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