Pourquoi Catherine II a-t-elle ordonné de démolir la moitié du Kremlin?

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D’ailleurs, l’attitude de Catherine II à l’égard de la ville était pragmatique. C’est ici que s’est déroulé son couronnement. Cependant, ayant cédé à Saint-Pétersbourg son statut de capitale, Moscou avait perdu en attraction et l’impératrice le savait. « Cette ville ancienne est comme un théâtre : les yeux sont aveuglés par la pompe et l’or, alors que dans les coulisses, c’est la saleté et la poussière ».

Montée sur le trône, Catherine II a décidé de mettre de l’ordre également dans l’ancienne capitale. Le projet le plus important portait, sans surprise, sur le Kremlin. Vers le milieu du XVIIIe siècle, la forteresse était devenue délabrée. C’est l’architecte Vassili Bajenov qui a été chargé de la reconstruire. Il voulait y ériger un nouveau palais du Kremlin, sur le modèle de la basilique Saint-Pierre du Vatican.

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Haut de trois étages, le palais était censé s’étendre sur 600 mètres sur la colline Borovitskaïa, devenant ainsi le plus grand d’Europe. Devant, devait se trouver une place ornée d’un arc de triomphe et trois axes, indiquant les directions de Saint-Pétersbourg, de Kiev et de la Laure de la Trinité-Saint-Serge.

Pour que cette merveille puisse voir le jour, l’on a démoli une partie du rempart ainsi que les cours Jitny et de la Monnaie, une galerie du palais des Armures, des tours… Toutefois, les circonstances ont fait tomber à l’eau ce projet : l’Empire russe est entré en guerre avec la Turquie, puis l’émeute de la peste a commencé. La construction lancée en 1773 s’est donc arrêtée un an plus tard pour cause d’absence d’argent. L’impératrice avait alors d’autres préoccupations qu’un nouveau palais à Moscou.

Elle a fini par ordonner de restaurer les tours et le rempart, quant au projet de Bajenov, seule une maquette en témoigne aujourd’hui.

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