Les trois principales découvertes du navigateur russe Semion Dejnev

Photographie d'archives; Jacques Langevin/Sygma/Getty Images
Photographie d'archives; Jacques Langevin/Sygma/Getty Images
Il a atteint les confins de l’Eurasie et vu l’Amérique il y a quatre siècles.

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Découvreur et navigateur, Semion Dejnev (1605-1673) est l’un des plus grands voyageurs russes. Issu d’une famille de Pomors, il a dès sa jeunesse parcouru les mers et les fleuves du Nord. Voici ses principales découvertes.

Le détroit entre l’Asie et l’Amérique

Alexander Kislov
Alexander Kislov

Le détroit entre les continents est nommé en l’honneur d’un autre navigateur russe, Vitus Béring, qui l’a emprunté en 1728 et l’a décrit. Cependant, c’est Semion Dejnev qui l’a découvert.

Dejnev servait comme cosaque dans l’ostrog (fort) de Iakoutsk, où il était chargé de la collecte du yassak (taxe sur les fourrures) et du développement des nouveaux territoires. Cette partie de la Russie était à l’époque très peu explorée. 

En 1648, il a entrepris une grande expédition. En trois mois, les cosaques sont parvenus de l’embouchure de la Kolyma au cap Bolchoï Kamenny Noss (Grand Nez de Pierre), l’extrême pointe continentale de l’Eurasie, sur la rive du détroit. Ce cap porte aujourd’hui son nom. Certains chercheurs pensent qu’il aurait également pu atteindre les côtes de l’Alaska.

Anna Sorokina
Anna Sorokina

Dejnev a décrit le cap, le détroit et les actuelles îles Diomède dans un rapport qui a été conservé dans le fort de Iakoutsk et qui n’a été retrouvé qu’au XIXe siècle. Le voyageur lui-même ne savait pas écrire, de sorte que tous ses rapports ont été consignés par d’autres à partir de ses paroles.

Le fleuve Kolyma

Morozov/Sputnik
Morozov/Sputnik

À l’époque, les fleuves étaient les principales « routes » du pays, permettant d’accéder à d’autres contrées et à d’autres mers. Dejnev a par leur biais ouvert de nouvelles voies de transport en Sibérie et en Extrême-Orient, régions riches en fourrures. 

DNikon (CC BY-SA 4.0) Monument représentant Dejnev à Veliki Oustioug
DNikon (CC BY-SA 4.0)

En 1643, avec un groupe de cosaques à la recherche de nouvelles terres, il a descendu le fleuve Indiguirka, pénétré en haute mer et s’est dirigé vers l’est, atteignant la Kolyma, dont la navigabilité était inconnue jusqu’alors. Les cosaques y ont fondé un ostrog (fort), à la place duquel se trouve aujourd’hui la ville de Srednekolymsk, où ils ont ensuite servi jusqu’à l’expédition vers le cap Bolchoï Kamenny Noss.

Péninsule de Tchoukotka

Klavdi Lebedev Expédition de Dejnev
Klavdi Lebedev

C’est au cours des expéditions de Semion Dejnev que les Russes ont découvert le territoire de la Tchoukotka (et en réalité toutes les terres situées au-delà du fleuve Kolyma). De plus, Dejnev a été le premier à réussir à contourner la péninsule tchouktche et à y fonder la première colonie russe.

Au début de l’année 1649, son expédition a atteint l’embouchure du fleuve Anadyr. C’est là que les cosaques ont établi l’ostrog du même nom (démoli à la fin du XVIIIe siècle) et ont exploré le territoire environnant pendant plusieurs années.

À la même époque, Dejnev a découvert une grande colonie de morses, dont l’ivoire était très prisé, tout comme les fourrures.

Domaine public
Domaine public

L’expédition a donné lieu à une description détaillée des paysages, des conditions de navigation sur le fleuve et des récits sur les habitants de la Tchoukotka. Tout cela a contribué au développement de cette région difficile d’accès.

D’ailleurs, on dit de Dejnev qu’il se distinguait par ses talents de diplomate, réglant pacifiquement les différends avec les autochtones. Il était lui-même marié à une Iakoute.

Photographie d'archives
Photographie d'archives

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