Cinq Français élevés au rang de Héros de l'Union soviétique 

Cinq Français élevés au rang de Héros de l'Union soviétique 
Domaine public
Cette distinction, la plus prestigieuse en Union soviétique, fut accordée à quatre pilotes du régiment Normandie-Niémen, qui combattit aux côtés de l'Armée rouge sur le front de l’Est durant la Grande Guerre patriotique. Le premier spationaute français fut également élevé à cette dignité. 

Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

Marcel Albert (1917-2010)

Cinq Français élevés au rang de Héros de l'Union soviétique 
Domaine public

Le jeune pilote Marcel Albert fit ses preuves aux commandes d’un avion de chasse dès le printemps  1940. Durant la Campagne de France, il descendit deux avions allemands.

Après la capitulation de la France, Marcel Albert refusa de servir le régime collaborationniste de Vichy et rejoignit les rangs de la France lbre du général de Gaulle à Londres.

En 1942, le général de Gaulle s'accorda avec les dirigeants soviétiques sur la formation de l'escadrille Normandie rattachée à l'Armée rouge. Elle devait combattre sur le Front de l’Est. Les chasseurs étaient fournis par la partie soviétique et les pilotes, par la France Libre.

En 1943, un régiment aérien fut formé à partir de l'escadrille Normandie. On lui donna le nom de Normandie-Niémen. Le capitaine Albert fut nommé à la tête de l'escadrille Rouen, la 1ère du régiment.

Le 27 novembre 1944, Marcel Albert fut élevé au rang de Héros de l'Union soviétique pour la bravoure et l'héroïsme dont il avait fait preuve durant ses combats contre l'ennemi allemand. À cette époque, il avait déjà pris part à 193 combats aériens et abattu 23 avions ennemis, dont les 2 au début de sa carrière de pilote de chasse.

Albert Marcel survécut à la guerre. En 1948, il s'installa avec son épouse américaine aux États-Unis où il mourut en 2010 à l'âge de 92 ans.

Roland Paulze d'Ivoy de La Poype (1920-2012)

Cinq Français élevés au rang de Héros de l'Union soviétique 
Domaine public

Roland de La Poype descendait d'un général des armées napoléoniennes. Comme son aîné Marcel Albert, il refusa la capitulation de la France et rejoignit les rangs de la France Libre à Londres.

À la fin de l'année 1942, le jeune pilote fut envoyé en Union soviétique où, en raison de ses origines aristocratiques, il fut surnommé « le marquis ».

Roland de La Poype maîtrisa rapidement le pilotage des chasseurs Iak-1b au point qu'il put, un jour, se poser sur une seule roue. Une autre fois, il ignora les ordres de son supérieur de sauter en parachute de son avion touché par l'ennemi.

« Voler est si facile. C'est comme manœuvrer un cerf-volant. Mais, quand on pique à la vitesse de 800 km/h, on peut perdre ses ailes »disait le pilote français. Avec l'autorisation de sa hiérarchie, il réalisa sur son chasseur une figure qui ressemblait à la gueule d'un requin. 

Roland de La Poype fut engagé lors de la bataille de Koursk et à la libération de la Biélorussie. Il participa à 125 combats aériens et descendit 15 ou 16 avions ennemis.

Le 27 novembre 1944, « le marquis » fut élevé au rang de Héros de l'Union soviétique. Après la guerre, il fit carrière dans les affaires et, comme Albert Marcel, s'éteignit à l'âge de 92 ans.

Jacque André (1919-1988)

Cinq Français élevés au rang de Héros de l'Union soviétique 
Domaine public

Après la capitulation de la France, Jacques André servit dans l’Armée de l’Air de Vichy. En 1942, il rallia la France Libre. А la fin de l’année 1943, il fut envoyé en URSS rejoindre le régiment Normandie-Niémen.

Jacques André était un homme d’une grande résolution. Il prenait immédiatement la mesure de la situation dans laquelle il se trouvait et réagissait vite. А bord de son chasseur Yak-3, il se sentait maître des airs. 

Dans le ciel de la Prusse Orientale, il descendit 7 avions ennemis. En tout, 15 victoires furent à porter à son actif.

Le 4 juin 1945, le sous-lieutenant Jacques André fut élevé au rang de Héros de l’Union soviétique pour son courage et sa vaillance. Après la fin de la guerre, il rejoignit l’Armée de l’Air française et prit sa retraite après avoir atteint le grade de colonel. Il fit une belle carrière en athlétisme et créa une entreprise de jardinerie.

Jacques André s’éteignit en 1988 à l’âge de 69 ans.

Marcel Lefèvre (1918-1944)

Cinq Français élevés au rang de Héros de l'Union soviétique 
Domaine public

Marcel Lefèvre fut l’un des premiers pilotes de l’escadrille Normandie. Ce fut lui qui proposa de lui donner le nom de sa région natale.

Curieux, sociable et énergique, Marcel Lefèvre apprit rapidement le russe. Il s’entendait très bien avec ses collègues soviétiques. Pilier de l’escadrille, il était un exemple pour les pilotes plus jeunes que lui.

Il se sentait en confiance dans la cabine de son Iak et parvenait à se sortir des situations les plus difficiles. De ses mécaniciens il n’exigeait qu’une seule chose : que sa machine volante reluise. « Un pilote doit voler en gants blancs », aimait à répéter Marcel Lefèvre. 

Au début du mois de mai 1944, le commandement de l’escadrille Cherbourg (la 3ème du régiment) lui fut confié. Mais, il ne lui fut pas donné d’occuper longtemps ce poste.

Le 28 mai, dans le ciel de Vitebsk, il fut pris dans le feu de la DCA allemande. Lors de l’atterrissage, son Iak endommagé prit feu. Grièvement brûlé, Marcel Lefèvre mourut une semaine plus tard.

Le 4 juin 1944, il fut élevé à titre posthume au rang de Héros soviétique. Il comptait à son actif 105 combats aériens et 11 avions ennemis abattus.   

Jean-Loup Chrétien (né en 1938)

Cinq Français élevés au rang de Héros de l'Union soviétique 
Domaine public

Jean-Loup Chrétien, le premier spationaute français, fut élevé au rang de Héros de l’Union soviétique en 1982 après son premier vol dans l’espace.

En 1979, l’Union soviétique proposa à la France d’organiser une mission conjointe dans l’espace. Jean-Loup Chrétien fut sélectionné pour y participer. Il s’y prépara au Centre de formation des cosmonautes qui porte le nom de Iouri Gagarine. En 1982, il rejoignit la station orbitale Saliout-7 à bord d’un vaisseau Soyouz T-6.

Six ans plus tard, Jean-Loup Chrétien effectua un second vol avec les Soviétiques dans le cadre du programme français ARAGATZ. Lors de cette mission, il fut le premier non-Soviétique et non-Américain à faire une sortie extra-véhiculaire.

<