Trois classiques de la littérature en langue russe sur les dinosaures
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Ce fut seulement durant le premier tiers du XIXe siècle que les savants commencèrent à comprendre ce qu’étaient les immenses squelettes que les géologues et les archéologues mettaient au jour. Ce qui constitua une avancée sensationnelle pour le monde scientifique ne fut popularisé que beaucoup plus tard. Un de ceux qui œuvrèrent à faire découvrir cette ère de la préhistoire au grand public fut Arthur Conan Doyle. Dans Le monde perdu, il décrit un plateau sur lequel cohabitent dinosaures et grands singes sous le regard rapace des ptérodactyles qui les survolent. Ce roman fut le premier texte littéraire sur les dinosaures qui connut le succès.
Bestseller au Royaume-Uni, Le monde perdu fut traduit dans de nombreuses langues, dont le russe. Le géologue et explorateur russe Vladimir Obroutchev montra un grand intérêt pour le roman du médecin écossais, le lut avec beaucoup d’attention, y releva plusieurs erreurs scientifiques et... proposa son propre roman sur le même thème.
Plutonia de Vladimir Obroutchev
Dans la préface de Plutonia, Vladimir Obroutchev écrit que, selon lui, seuls deux romans de la littérature mondiale permettent à leurs lecteurs de se représenter ce qu’était le monde préhistorique : Voyage au centre de la Terre de Jules Verne et Le monde perdu de Conan Doyle. Ces deux œuvres l’incitèrent à écrire son propre roman dans lequel le scientifique qu’il était corrigea les erreurs commises par ses deux prédécesseurs.
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Vladimir Obroutchev rédigea Plutonia en 1915 (soit trois ans après la sortie du Monde perdu) et le publia en 1924. Il y raconte comment une expédition scientifique découvre un monde souterrain éclairé par le noyau de la Terre. Les savants y croisent des animaux ayant vécu à différentes époques géologiques, dont des dinosaures, des mammouths et des smilodons (des tigres aux dents de sabres).
Saut dans le néant d’Alexandre Beliaïev
Alexandre Beliaïev est considéré comme le père de la science-fiction en langue russe. Lui non plus ne put ignorer le thème des dinosaures. Indifférent à la vérité scientifique, il plaça ses reptiles sur la planète Vénus. Au début du XXe, on ne savait que très peu de choses de cette planète voisine de la Terre. L’écrivain put alors laisser libre cours à sa fantaisie : il la peupla de dinosaures gigantesques et d’insectes horribles de l’ère mésozoïque. Il inventa aussi des animaux ressemblant à des singes et les dota de six bras. Les héros (humains !) de ce roman sorti en 1933 se retrouvent sur Vénus après avoir fui la Terre où a triomphé la Révolution mondiale. En réalité, ils ne font que tomber de Charybde en Scylla.
La boule lilas de Kir Boulytchov
La boule lilas appartient au cycle de nouvelles pour enfants dont le personnage principal est Alice Selezniova, une enfant intelligente et débrouillarde.
Au cours de cette aventure, Alice et ses amis doivent sauver la Terre d’une épidémie mortelle dont l’agent pathogène sera libéré d’une boule de couleur lilas abandonnée par des extraterrestres. Dans une machine à remonter le temps, Alice part pour le passé avec l’intention de trouver cette boule et d’éviter la catastrophe programmée. Dans ce livre pour enfants, la préhistoire ancienne s’appelle l’Époque des légendes. Les dinosaures ressemblent au Dragon Gorynytch du folklore slave et sont contemporains de magiciens. Kir Boulytchov donna toutefois une trame chronologique plausible.
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