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Que les grands auteurs de la littérature russe pensaient-ils de l’été?

Fenêtre sur la Russie (Photo : Getty Images, Klipartz/ Domaine public, Sergueï Prokoudine-Gorski)
Alexandre Pouchkine trouvait l’inspiration dans les paysages, Anton Tchékhov adorait la pêche et Ivan Bounine aimait se reposer à l’ombre des arbres. Que de grands écrivains russes disaient-ils d’autre de leurs vacances estivales à la campagne? 

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Paysage déjà connus

Anton Tchékhov
Domaine public

Anton Tchékhov aimait beaucoup les paysages champêtres. Le 30 mai 1888, de la propriété des Lintvariov traversée par la rivière Psiol dans la région de Soumy, il écrivait à l’éditeur Alexeï Souvorine : « La rivière est large, profonde. Son cours est ponctué de nombreuses îles. Elle est poissonneuse et regorge d’écrevisses. Ses berges sont très belles, la végétation est luxuriante. [...] Et le meilleur est l’espace. J’ai l’impression que les cent roubles que j’ai versés m’ont donné le droit de jouir d’un espace dont on ne voit pas les limites. [...] Sans parler des rossignols qui chantent jour et nuit, des chiens qui aboient au loin, des jardins à l’abandon, des domaines totalement oubliés, très poétiques et tristes dans lesquels vivent les âmes de belles femmes ».

Ivan Bounine
Domaine public

L’écrivain Ivan Bounine se souvenait avec nostalgie du domaine de Vassilievskoïé dans le gouvernement d’Orlov : « La maison en bois, où je passe une nouvelle fois l’été, a cent cinquante ans. Il m’est toujours agréable de me souvenir et de sentir qu’elle est déjà ancienne. J’y vis comme on y vivait dans le passé, simplement. Cela m’apaise et m’offre un répit au milieu de mes errances continues ».

Léon Tolstoï
Sergueï Prokoudine-Gorski

« J’ai passé merveilleusement trois jours de plus à la campagne : j’ai fait de la gymnastique, j’ai été au bain et j’ai très bien mangé », écrivit Léon Tolstoï au sujet d’un séjour à Iasnaïa Poliana.

Vacances à la campagne

Passer quelque temps à la campagne permettait d’oublier la vie bruyante et trépidante de la ville. C’était comme faire un voyage dans un autre monde où l’on pouvait profiter du beau temps, aller à pêche ou, tout simplement, ne rien faire du tout. « Je vais tous les jours jusqu’au moulin en barque. Le soir, j’accompagne les pêcheurs obsessionnels de l’usine Kharitonenko taquiner le goujon sur les îles. À la Trinité, tous ces fous passeront la nuit sur les îles à pêcher. Moi aussi », racontait Anton Tchékhov au sujet de son séjour sur la rivière Psiol.

Alexandre Ostrovski
Galerie Tretiakov

Le dramaturge Alexandre Ostrovski parlait ainsi des effets bénéfiques que lui procurait son séjour à Chtchelykovo, village du gouvernement de Kostroma : « Je me délecte plusieurs heures par jour de l’air délicieusement parfumé du jardin. Lorsque la nature me devient plus familière, tous ces petits détails auxquels je ne prêtais pas attention auparavant et que je considérais comme inutiles, prennent maintenant de l’importance et demandent à être décrits ». 

Dans l’attente des invités

Mikhaïl Boulgakov
Domaine public

« Mes chers amis, c’est tout à fait charmant ici ! Lioussia et moi jouissons du soleil, de la rivière, des acacias, des tilleuls, de l’air agréable et de l’espoir de nous guérir de notre fatigue. Nous vous embrassons tendrement et vous écrirons d’autres détails », racontait Mikhaïl Boulgakov à Iakov Leontiev, le directeur adjoint du théâtre Bolchoï, du lieu de sa villégiature dans la région de Jitomir.

Anton Tchékhov et Maxime Gorki
Domaine public

Maxime Gorki invitait souvent ses amis à la datcha et leur promettait qu’ils profiteraient de tous les avantages de la campagne. « Venez donc ici. Nous vous installerons dans le bâtiment de l’école, dans le même parc [que celui où se trouve notre logement – ndlr], non loin de nous. Vous aurez à votre disposition une grande pièce et personne ne vous importunera. Ce sera calme. J’ai commencé à me baigner dans la charmante petite rivière Pela, où l’on trouve d’énormes brochets. C’est une belle rivière. Ici, à la campagne, la lumière de la lune et le chant plaintif des crapauds me font penser que la vie à Yalta est insupportable, factice et vaine. Je me remets au travail demain », écrivait l’auteur des Bas-Fonds à Anton Tchékhov du gouvernement de Poltava.

Alexandre Pouchkine
Musée national Pouchkine

« Ah, mon ami ! Que ce village est charmant ! Imagine-toi : la steppe, rien que la steppe ; pas une âme qui vive ; chevauche autant qu’il te plaît, écris aux tiens autant que tu veux, personne pour te déranger. Je te prépare déjà toutes sortes de choses, de la prose comme des vers ». C’est ainsi qu’Alexandre Pouchkine décrivait Boldino au poète Piotr Pletniov.

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