La Maison russe de Bruxelles: bilan 2024 et grandes ambitions pour 2025

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2024 : une année sous le signe de la culture et de l’histoire

« En 2024, nous avons eu deux projets à mon avis très importants et intéressants, tous deux liés à des dates culturelles, civilisationnelles et historiques importantes », explique Vera Bunina, directrice de la Maison russe de Bruxelles, interrogée par la rédaction de Fenêtre sur la Russie.

Vera Bunina

Le premier, l’anniversaire des 225 ans de la naissance du grand poète russe Alexandre Pouchkine, a été célébré au gré d’un riche programme d’événements : projections de films, concerts et soirées littéraires. « Nous avons profité de cette date importante pour souligner la valeur de la poésie russe, de la littérature russe en général. (…) Pour nous, les Russes, la poésie de Pouchkine est quelque chose qui fait partie de notre code culturel presque subconscient ».

Face au défi de la traduction de son œuvre, qui ne saurait, selon notre interlocutrice, retranscrire totalement l’original et le rendre parfaitement compréhensible à un public étranger, le choix s’est par conséquent porté sur des adaptations musicales et cinématographiques. « Et à mon avis, cela a été une réussite, car la fréquentation a été bonne », souligne-t-elle.

Autre moment fort de l’année : le programme dédié à l’Armistice de 1918, dans le cadre des 110 ans du début de la Grande guerre. « La Première Guerre mondiale est un événement clef dans l’histoire de la Belgique, qui a été l’un des pays les plus touchés, qui a été un pays héroïque, par contre, pour nous, les Russes, ce conflit est une grande inconnue. Il y a à cela plusieurs raisons : tout d’abord, à cause de la Révolution russe, la Première Guerre mondiale a été sous-évaluée, voire méprisée, vue comme une guerre impérialiste, alors que cela a été une page héroïque et glorieuse de notre histoire, la Russie ayant tout de même contribué fortement à la cessation de cette guerre, à l’Armistice, qui est célébrée largement en Europe occidentale, et notamment en Belgique. Nous avons donc voulu mettre en valeur le rôle de la Russie ».

À travers des concerts, des conférences et des projections, l’accent a ainsi été mis sur la coopération belgo-russe de cette époque, mais aussi sur les échanges culturels marquants d’alors, comme les traductions en russe des œuvres de poètes belges tels qu’Émile Verhaeren et Maurice Maeterlinck. Un hommage à cette période, que Bunina qualifie sans retenue d’« apogée de la gloire culturelle de la Belgique en Russie ».

2025 : une année, trois anniversaires

L’année nouvelle s’annonce, à son tour, au moins aussi dynamique, avec plusieurs projets d’envergure.

« L’année 2025 sera marquée par l’anniversaire de Tchaïkovski [ses 185 ans, ndlr], génie beaucoup mieux connu et compris à l’étranger, car la musique n’a pas besoin d’être traduite », confie Vera Bunina. Tout un programme, débutant dès le printemps et se déroulant tout le reste de l’année, sera consacré au compositeur.

« Nous avons d’ores et déjà réalisé un prologue au programme Tchaïkovski avec une projection, en direct du théâtre Bolchoï de Moscou, du ballet Casse-Noisette le 31 décembre. En 2025, nous célébrerons également Anton Tchékhov – un auteur clé pour le théâtre universel, à l’occasion des 165 ans de sa naissance, Joseph Brodsky, un des meilleurs poètes du XXe siècle et d’autres grandes figures littéraires », note la directrice de l’institution.

Autre axe majeur : la commémoration du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. « C’est vraiment très important de parler des circonstances de la fin de cette guerre qui, si pour les Belges la Première a été la plus importante, est pour les Russes la principale, en plus d’être la plus meurtrière dans l’histoire de l’humanité ».

Enfin, 2025 marquera également un jalon pour la Maison russe elle-même, qui fêtera ses 30 ans. « Nous allons faire une série d’événements consacrés à notre histoire et nous profiterons de cette date pour montrer les différentes facettes de notre activité », s’enthousiasme Vera Bunina. Des facettes qui incluent notamment, au-delà de la richesse des événements culturels proposés, une école de russe dynamique, ainsi que la plus grande bibliothèque de russe du Benelux. Nouvelle étape donc pour cette institution du cœur de Bruxelles, qui compte bien poursuivre sa mission d’acteur clé des échanges culturels entre la Russie et la Belgique. « Notre objectif principal est de maintenir les liens culturels, civilisationnels, linguistiques entre la Russie et la Belgique, et plus largement avec l’Europe », résume la directrice.

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