Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Bolchoï sans jamais oser le demander!

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L’histoire du principal théâtre du pays commença en 1776, lorsque Catherine II accorda le privilège de monter des représentations théâtrales à Pierre Ouroussov, procureur du gouvernement de Moscou. À l’emplacement où se trouve aujourd’hui le Bolchoï, on érigea en 1780 un théâtre à qui l’on donna le nom de Petrovsky du nom de la rue où il se trouvait. Ce fut le premier théâtre public de Moscou.

En 1805, le théâtre Petrosvky périt dans les flammes d’un incendie. Ce ne fut qu’en 1819 que fut prise la décision de le rebâtir. Le projet fut confié à Joseph Bové, l’un des architectes qui participèrent à la reconstruction de Moscou après l’incendie de 1812. Il exauça le vœu de Catherine II qui désirait que Moscou ait « un théâtre dont l’extérieur serait un des joyaux de la ville ». Joseph Bové érigea un théâtre beaucoup plus grand que le précédent, ce qui explique qu’il reçut le nom de Grand (Большой) Théâtre Petrovsky.

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Le Grand Théâtre Petrovsky connut le même sort que le précedent. En 1853, le feu n’épargna que les colonnes du portique. L’architecte en chef des théâtres impériaux Alberto Cavos reçut la mission de reconstruire le bâtiment. C’est à lui que nous devons le théâtre Bolchoï tel que nous le connaissons aujourd’hui. Le décor de la salle est « hétéroclite mêlant les styles byzantin et Renaissance ». Sur le portique, Apollon conduit un quadrige en bronze. Alexeï Titov peignit sur le plafond du théâtre « Apollon et les muses ». L’inauguration solennelle eut lieu le 20 août 1856 (1^er septembre – selon le calendrier grégorien) en présence de l’empereur Alexandre II.

Les noms des plus grandes figures de la musique classique et du ballet restent attachés à celui du Bolchoï. La première femme chorégraphe Félicité-Virginie Hullin-Sor (1803-1874) y monta des ballets, Maurice Petipa (1818-1910) créa le ballet Don Quichotte spécialement pour le Bolchoï, Piotr Tchaïkovski (1840-1893) y fut souvent joué. Ce fut au Bolchoï que furent données les premières du Lac des Cygnes, de son premier opéra Le Voïévode et d’Eugène Onéguine. La basse Fiodor Chaliapine (1873-1938) y débuta et le compositeur Serge Rachmaninov (1873-1943) y dirigea la musique au début du XXe siècle.

Après la Révolution d’Octobre, le Bolchoï perdit son qualificatif d’« impérial ». Un temps considéré comme une relique de l’ancien ordre bourgeois, il faillit être fermé. Cette idée fut rapidement abandonnée et le Bolchoï devint le théâtre le plus important non seulement de la capitale, mais aussi de tout le pays. Ce fut dans ses murs que la formation de l’URSS fut proclamée en 1922.

Durant la Grande Guerre patriotique, les troupes du théâtre furent évacuées à Kouïbychev (aujourd’hui, Samara). Dans la maison de la culture de cette ville située sur le cours moyen de la Volga, l’orchestre du Bolchoï joua pour la première fois la symphonie N°7 Leningrad de Dmitri Chostakovitch (1906-1971).

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Durant la période soviétique, Mstislav Rostroprovitch et sa femme Galina Vychnevskaïa, Elena Obraztsova et Zourab Sotkilava y firent vivre la musique. Galina Oulanova, Maïa Plissetskaïa, Ekaterina Maksimova et Vladimir Vassiliev brillèrent dans les ballets, notamment de Iouri Grigorovitch qui fut le chorégraphe du Bolchoï plus de trente ans. On lui doit Casse-Noisette, Spartak ou bien encore Ivan Le Terrible. Lors d’une tournée à Londres en 1956, la troupe de ballet donna Le Lac des Cygnes. Elle obtint un tel succès que les Britanniques la surnommèrent le « Ballet Bolchoï » (le grand ballet).

Depuis le début du XXIe siècle, le Bolchoï a connu de grands bouleversements. Il fut entièrement rénové et de nouveaux noms tiennent le haut de l’affiche : Dinara Alieva, Igor Tsvirko, Svetlana Zakharova, Ekatérina Kryssanova, Denis Rodkine, Elizaveta Kokorieva. Le Bolchoï attire toujours autant de spectateurs et est l’un des théâtres où les Russes et les touristes doivent aller au moins une fois dans leur vie.

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