Cinq chefs-d’œuvre révélés par des fouilles archéologiques en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe

Cinq chefs-d’œuvre révélés par des fouilles archéologiques en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe
Institut d'archéologie et d'ethnographie de la branche sibérienne de l'Académie des sciences de Russie
Amulettes, idoles, armes, bijoux d’une étonnante finesse... il est impossible d’établir la liste exhaustive des trésors mis au jour par l’archéologie et aujourd’hui conservés dans les collections des musées russes. Nous vous présentons ici cinq objets magnifiques qui sortent rarement des réserves où ils sont jalousement gardés.

Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

Néfertiti de Kondone, IVe–IIIe millénaires avant J.-C.

Cinq chefs-d’œuvre révélés par des fouilles archéologiques en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe
Institut d'archéologie et d'ethnographie de la branche sibérienne de l'Académie des sciences de Russie

Cette statuette de femme est également connue comme la Néfertiti du fleuve Amour ou la Vénus de l’Amour. Elle fut mise au jour en 1963 par l’archéologue Alexeï Okladnikov (1908-1981) près du village de Kondone, situé à quatre-vingts kilomètres au nord de Komsomolsk-sur-l’Amour (Mandchourie-Extérieure). Il s’agit d’une statuette en argile de petites dimensions (11 × 5,2 х 6,5 cm) aux lignes épurées. Alexeï Okladnikov disait d’elle qu’elle était l’archétype de la beauté féminine et qu’elle pouvait à elle seule illuminer n’importe quel espace. Tout comme l’est la tête de Néfertiti exposée au Neues Museum de Berlin. Les figurines du type de la Vénus de l’Amour avaient une fonction cultuelle ou rituelle. Elles pouvaient être conservées dans des sanctuaires domestiques.  

Applique pour un manche avec un protomé  de loup, VIIIe-VIe siècles avant J.-C.

Cinq chefs-d’œuvre révélés par des fouilles archéologiques en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe
Musée régional transbaïkal des traditions locales A.K. Kouznetsova

Ainsi que nous l’apprend l’archéologue, historien et commissaire de l’exposition Nikolaï Smirnov, cette pièce tout à fait exceptionnelle fut découverte par hasard au début du XXe siècle en Transbaïkalie. Cet objet était certainement fixé à l’extrémité d’une hampe tenue par un guerrier ou de la canne d’un prêtre. Dans les deux cas, ils tenaient une position importante dans la société à laquelle ils appartenaient. Cette applique présente des similitudes avec des objets zoomorphes des cultures scythes et sibériennes. 

>>> Cinq découvertes archéologiques majeures faites en Russie 

Idole-épée avec une garde mi-homme mi-animal, Ve-IIIe siècles avant J.-C.

Cinq chefs-d’œuvre révélés par des fouilles archéologiques en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe
Institut d'archéologie et d'ethnographie de la branche sibérienne de l'Académie des sciences de Russie

Сette idole-épée en bronze , découverte sur la rive occidentale  du lac Baïkal, est un objet tout à fait unique. Il s’agit en effet d’un autel portatif. « Sa taille [71 cm de long, ndlr]  et les particularités de sa fabrication font à elles seules comprendre qu’il ne s’agit pas d’une arme destinée au combat, mais d’un objet de culte. Il n’est pas brisé mais formé de trois pièces. C’est une idole qui servait à marquer le lieu du sanctuaire où devait avoir lieu un rituel », pratiqué par des tribus nomades de l’âge de fer, nous explique Nikolaï Smirnov. À ce jour, cette idole-épée est le seul objet remplissant ces fonctions à avoir été mis au jour.

Plaque ajourée représentant un chamane, dernier quart du Ier millénaire avant J.-C.-première moitié du Ier millénaire après J.-C.

Cinq chefs-d’œuvre révélés par des fouilles archéologiques en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe
Institut d'archéologie et d'ethnographie de la branche sibérienne de l'Académie des sciences de Russie

Cette représentation d’un chamane fut mise au jour dans la région traversée par la rivière Angara. Elle donne à voir un homme qui éprouve de l’étonnement. L’artisan a remarquablement rendu le mouvement : on voit parfaitement que le chamane crie. Les archéologues pensent que cette pièce est un détail d’une idole en bois dont le corps ne nous est pas parvenu.

Plaque représentant une divinité ailée debout sur des araignées, VIIe-VIIIe siècles après J.-C.

Cinq chefs-d’œuvre révélés par des fouilles archéologiques en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe
Musée des traditions locales de Tchardyne

Au centre de cette composition en bronze de 15,7 sur 7, 5 cm  est représentée une divinité féminine aux traits anthropo- et zoomorphes : à la place des bras, elle a des ailes ; sur les orteils lui poussent des griffes d’ours ; son visage n’est pas sans faire penser à la tête d’un oiseau. « Il est très rare que cette divinité soit représentée debout sur deux araignées qui symbolisent le monde "inférieur". Habituellement, elle se tient sur des serpents ou des lézards. Les deux figures de servants ont indubitablement des traits humains, même si quelque chose dans leur silhouette rappelle le monde animal. Sur les ailes de la divinité se tiennent des aides du monde "supérieur", c’est-à-dire de l’au-delà », explique Nikolaï Smirnov.

Ces objets aussi magnifiques que rares et bien d’autres encore font l’objet de l’exposition Rêves de Sibérie (Cны Сибири). Si vous l’avez manquée au Musée d’Histoire de Moscou entre novembre 2022 et janvier 2023, vous pourrez la voir au Musée de l’Extrême-Orient de Vladivostok jusqu’au 6 octobre 2024 ou à la fin de l’année à Kranoïarsk.

<