Cinq films qui vous aideront à mieux comprendre l'histoire de la Russie

Cinq films qui vous aideront à mieux comprendre l'histoire de la Russie
Sergueï Bondartchouk/Mosfilm, 1967
Le monde sombre du Moyen Âge russe, la grandeur et l'effondrement de l'Empire, la tragédie de la guerre civile et l'héroïsme de la lutte de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie peuvent être vus dans ces films.

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Andreï Roublev (1966)

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Andreï Tarkovski/Mosfilm, 1966

Le film culte d'Andreï Tarkovski est dédié au grand peintre d'icônes médiéval russe. On sait très peu de choses sur Roublev, et sa représentation est presque entièrement fictive. Dans le même temps, les créateurs de ce film ont essayé de dépeindre le plus fidèlement possible les caractéristiques du mode de vie social et religieux de la Russie du XVe siècle, avec ses querelles inter-principautés et les campagnes punitives destructrices des Mongols.

Tarkovski a ainsi exploré l'une des périodes les plus difficiles de l'histoire russe. Le joug tataro-mongol a en effet presque fait reculer le pays de 100 ans dans son développement, a détruit de nombreux artisanats, a instillé la terreur parmi la population locale et a failli causer la fin de la Russie telle que nous la connaissons. Le film reflète un moment de revirement dans l'esprit du peuple nationale, appelé plus tard la « Renaissance russe ».

Un rôle important dans le renouveau spirituel du pays a été joué par les disciples de Saint-Serge de Radonège, célèbres en Russie, dont l'un était le peintre d'icônes Andreï Roublev. Dans l’intrigue, Roublev a gardé un vœu de silence pendant des années et ne l'a rompu qu'à la fin du film. L'acteur Anatoli Solonitsyne, qui jouait le rôle de l'iconographe, a gardé le silence pendant quatre mois entiers afin que sa voix soit rauque lors du tournage de l'épisode où le vœu est rompu. 

Guerre et Paix (1967)

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Sergueï Bondartchouk/Mosfilm, 1967

L'épopée cinématographique en quatre parties de Sergueï Bondartchouk, basée sur le roman de Léon Tolstoï, est l'un des projets les plus ambitieux du cinéma soviétique. En 1969, Guerre et Paix a remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Pour le tournage, qui a duré près de six ans, 58 musées soviétiques et 40 entreprises industrielles ont été impliqués. Ils ont produit 9 000 costumes authentiques, ainsi que des répliques d'armes et de décorations des guerres napoléoniennes. En outre, 50 décors de grande envergure et huit ponts ont été construits.

Les grandes batailles d'Austerlitz et de Borodino ont impliqué 15 000 soldats de l'armée soviétique, nécessité 23 tonnes d'explosifs, 40 000 litres de paraffine, 15 000 grenades fumigènes à main, 2 000 sabres et 1 500 obus. Le 11e régiment de cavalerie séparé de 950 sabres a été formé spécialement pour l’occasion. Après avoir ensuite travaillé sur des dizaines d’autres films, il a finalement été dissous en 2002.

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L'Étoile d'un merveilleux bonheur (1975)

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Vladimir Motyl/Lenfilm, 1975

Le 26 décembre 1825, un soulèvement de nobles opposés au régime en place a débuté à Saint-Pétersbourg, la capitale de l'Empire russe. Les conspirateurs, qui seront connus plus tard sous le nom de « décembristes », visaient non seulement à empêcher l'accession au trône du grand-duc Nicolas, frère de l'empereur défunt Alexandre Ier, mais aussi à abolir l'autocratie, à établir une constitution et à abolir le servage.

Après la répression du soulèvement et l'exécution de plusieurs dirigeants décembristes, les 120 autres ont été envoyés aux travaux forcés ou en exil en Sibérie. Les épouses de nombre d’entre eux les y ont suivis de leur plein gré. Tous ces événements sont relatés dans L'Étoile d'un merveilleux bonheur.

« J'ai pensé à ce qui a poussé cette jeune femme fragile à venir dans ces contrées, a confié l'actrice Irina Kouptchenko, qui jouait le rôle d’Ekaterina, l'épouse du prince décembriste Sergueï Troubetskoï. Elle quitte tout et traverse le pays pour rejoindre son mari... Ces femmes ne se considéraient pas comme des héroïnes. Après tout, lors de leur mariage, elles ont juré d'être aux côtés de leur mari dans la joie et la peine. Peut-être que le sentiment de responsabilité pour le sort du pays commence par la responsabilité envers une seule et unique personne... ».

Le Don paisible (1957)

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Sergueï Guerassimov/Studio cinématographique Gorki, 1957

Il s’agit d’un film épique en trois parties basé sur le roman de l'écrivain soviétique Mikhaïl Sholokhov, qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1965. Il raconte l'histoire tragique des cosaques du Don pris au milieu d'une guerre civile sanglante sur les vestiges de l'Empire russe.

Le conflit fratricide à grande échelle a complètement détruit les liens en apparence forts entre les citoyens, mettant des amis et même des membres d'une même famille de part et d'autre des barricades. À l'époque, en se détruisant mutuellement sans pitié, le fils s'en prenait au père et le frère au frère.

Le Don paisible nous montre à quel point les gens étaient perdus et confus à l'époque en la personne du personnage principal – le cosaque Grigori Melekhov. Il ne sait pas quel camp a raison, alors il passe de l’un à l'autre, passant des « rouges » aux « blancs » et inversement. Il finit par se rendre compte que rien de bon ne peut sortir d'une telle agitation...

Les Officiers (1971)

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Vladimir Rogovoï/Studio cinématographique Gorki, 1971

Le film Les Officiers raconte l'histoire de l'amitié entre deux commandants de l'Armée rouge, qui l'ont entretenue pendant près de quatre décennies. Le destin les a fait passer de la chaude Asie centrale, où ils se sont battus pendant la guerre civile face à des bandes d'opposants locaux au pouvoir soviétique – les basmatchi –, à la Chine, où ils ont résisté à l'attaque des armées japonaises, et enfin aux fronts de la Seconde Guerre mondiale contre l'Allemagne nazie.

Gueorgui Ioumatov, qui jouait Alexeï Trofimov, avait une connaissance directe de ce qu'était la guerre. Il avait en effet pris part aux batailles pour la Crimée, à la prise de Bucarest, de Budapest et de Vienne. Dans l'une des scènes du film, après le retour d'Alexeï d'Espagne, où des militaires soviétiques professionnels ont combattu du côté de la République, sa femme voit une marque de blessure sur son dos. C'est la véritable marque que Ioumatov a reçue pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les Officiers est devenu l'un des films cultes du cinéma soviétique, encourageant les jeunes à s'enrôler en masse dans l'armée. Une citation célèbre de la bouche de l'un des héros, « Il existe une telle profession – défendre la Patrie », est entrée dans le langage courant.

Dans cet autre article, nous vous présentions dix excellents romans pour mieux comprendre l'histoire russe.

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