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Ces fragments de l’histoire franco-soviétique figés dans les monuments de Moscou

Le général Charles de Gaulle, les pilotes du régiment aérien Normandie-Niémen et l’architecte Le Corbusier ont non seulement foulé le sol du Pays des Soviets, mais ont également marqué son histoire à jamais. Les Russes ont immortalisé leur contribution au développement des relations bilatérales en érigeant des monuments à Moscou.

1. Monument au général Charles de Gaulle

WikiFido (CC BY-SA 4.0)

Adresse : Place Charles-de-Gaulle, station de métro VDNKh

Le chef de la France libre et futur président de la République française souhaitait développer les relations avec l’URSS, qu’il appelait toujours prudemment « Russie ». Il a visité le Pays des Soviets à deux reprises. La première visite eut lieu en décembre 1944, à l’occasion de la signature du traité d’alliance franco-soviétique, prévoyant une assistance mutuelle en cas de nouvelle menace militaire allemande. La seconde, en juin 1966, fut consacrée à l’approfondissement d’une coopération élargie — économique, culturelle, scientifique, entre autres domaines.

En 2005, à Moscou, non loin du légendaire parc VDNKh, les Russes ont inauguré un monument en hommage au général de Gaulle. L’œuvre a été réalisée par le célèbre sculpteur monumentaliste géorgien naturalisé russe Zourab Tsereteli. Le général y est représenté debout, en uniforme militaire, dans une posture solennelle. Situé face à l’hôtel Cosmos, le monument impressionne par ses dimensions : le piédestal en granit s’élève à 10 mètres, surmonté par la statue en bronze du général, haute de 8 mètres supplémentaires.

2. Monument aux pilotes du régiment aérien Normandie-Niémen

Iouri Rinatovitch (CC BY-SA 4.0)

Adresse : Place Krasnokoursantskaïa, station de métro Lefortovo

Deux pilotes marchent côte à côte sur la piste à l’issue d’un combat aérien. Le Français se distingue par une écharpe nouée autour du cou, tandis que son camarade soviétique arbore une étoile à la ceinture. Inauguré à Moscou en 2007, ce monument est l’œuvre d’Andreï Kovaltchouk, également auteur de la statue dédiée au couturier français Pierre Cardin, érigée au jardin des Champs-Elysées à Paris. L’ensemble commémore la fraternité d’armes franco-soviétique née dans les cieux de la Seconde Guerre mondiale.

Les pilotes de la France libre sont arrivés en URSS en 1942 sur ordre du général de Gaulle pour combattre aux côtés des soldats de l’Armée rouge sur le front de l’Est. Aux commandes de Yak-3 soviétiques, ils ont effectué plus de 5 000 sorties et pris part à 869 combats aériens, obtenant 273 victoires.

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3. Monument au Corbusier

Vladimir Fedorenko / Sputnik

Adresse : Rue Miasnitskaïa, Bâtiment 39, station de métro Tourguenievskaïa, Tchistyïé Proudy, Sretenski boulvar

Architecte français d’origine suisse, Le Corbusier voyait en Moscou la ville du futur, le lieu idéal pour donner vie à ses idées novatrices. Entre 1928 et 1930, il effectua trois séjours en URSS, au cours desquels il se lia d’amitié avec de nombreux représentants du constructivisme soviétique. Malgré cet enthousiasme partagé, le grand innovateur ne put réaliser qu’un seul projet sur le sol soviétique : le bâtiment du Centrosoyuz, situé en plein cœur de Moscou, rue Miasnitskaïa.

Ludvig14 (CC BY-SA 4.0)

En 2015, un monument au Corbusier a été érigé non loin de ce bâtiment. Il représente l’architecte assis sur une chaise, les jambes tendues devant lui, contemplant Moscou ou rêvant d’un nouveau projet. La sculpture est une œuvre d’Andreï Tyrtychnikov.

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