Qu’est-ce qui surprend les Français en Russie?

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1. Autre perception de l’espace

La Russie est le plus grand pays du monde, dont la superficie est de plus de 17,1 millions de kilomètres carrés (soit trente et une fois celle de la France métropolitaine !). Il n’est pas étonnant que la première chose qui frappe les étrangers qui y arrivent soit l’immensité de ses espaces. « J’ai eu l’occasion de voyager aux quatre coins du pays, de l’Arctique à la Sibérie, en passant par l’Oural et le Caucase, et la démesure de la Russie frappe l’esprit. Survoler la taïga sibérienne ou voguer sur les eaux du Baïkal vous en convaincra. Même les villes russes sont immenses. C’est vraiment le pays de tous les records ! », nous raconte Yann, qui a vécu en Russie pendant environ 7 ans.

Église de l’Annonciation

En même temps, les citoyens de l’Hexagone remarquent que, dans les vastes étendues du pays, même les objets relativement petits paraissent grandioses. « Notre-Dame de Paris pourrait contenir les églises du Kremlin, et pourtant elles semblent imposantes », nous dit une Française, qui partage sa vie entre la Russie et la France depuis près de quatre décennies.

2. Intérêt pour la culture française

« Parfois, j’ai l’impression que les Russes en savent plus sur la France que les Français eux-mêmes », plaisante un habitant d’une petite ville de province française. Quoi qu’il en soit, beaucoup de ses compatriotes admettent que les habitants du pays connaissent assez bien l’histoire et la culture françaises. « Les Russes sont certainement le peuple le plus francophile au monde. Je suis toujours étonné de leur connaissance de l’histoire et de la culture françaises. Les anciennes générations me parlent souvent de films de Louis de Funès, tandis que les jeunes disent plutôt avoir grandi avec Taxi et Astérix », raconte Yann.

Les relations entre les deux pays s’étendent sur près d’un millénaire. Qu’ils aient été parfois alliés, parfois rivaux, la France a cependant toujours conservé une place à part dans l’imaginaire de beaucoup de Russes. Considérée, sous l’URSS, comme l’un des pays capitalistes les plus proches de l’esprit soviétique, la France voyait ses films régulièrement achetés et diffusés en Union soviétique. Les citoyens soviétiques accueillaient avec enthousiasme les comédies mettant en scène Pierre Richard et Gérard Depardieu, tandis que les œuvres des grands classiques français - Victor Hugo, Stendhal, Honoré de Balzac et Alexandre Dumas - figuraient parmi les lectures obligatoires à l’école. Aujourd’hui encore, cette admiration pour « tout ce qui est français » demeure vivace chez les Russes.

3. Disponibilité des services

Il semble qu’en Russie, tout fonctionne sans relâche : toute une série de commerces et d’établissements de restauration y sont littéralement accessibles 24h/24 et 7j/7. Une Bretonne travaillant en Russie était donc très surprise de pouvoir acheter un bouquet de fleurs même en pleine nuit.  « Quand je suis arrivée, on m’a expliqué que c’était pour que les maris [coupables, ndlr] puissent acheter des fleurs à Madame avant de rentrer et ainsi éviter les coups de rouleau à pâtisserie. Je ne sais toujours pas si c’est vrai, mais l’idée m’a bien fait rire ! », plaisante la jeune femme.

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Ce qui l’a également étonnée, c’est que les Russes n’hésitent pas à prendre leur petit-déjeuner dans un café ou un restaurant même en milieu de journée. « J’ai souvent dû expliquer à des Russes qui se rendaient en France qu’ils allaient devoir faire attention aux horaires français, sous peine de manger tous les jours au fast-food », raconte-t-elle en souriant. 

Dans le même temps, son compatriote Valentin remarque le développement exceptionnel de nombreux autres services qui rendent la vie quotidienne beaucoup plus simple. « J’ai été surpris par la modernité du système bancaire russe. En outre, en Russie, il est très facile de se faire livrer des courses ou d’acheter quelque chose sur l’une des plateformes de vente en ligne sans quitter son domicile », explique-t-il.

4. Propreté des rues et règles d’hygiène  

Une autre chose qui attire souvent l’attention des étrangers en Russie c’est la propreté de ses villes. « Je ne sais pas comment tout cela est organisé, mais je vois à quelle vitesse les ordures et, par exemple, la neige, disparaissent des rues », témoigne l’un de nos interlocuteurs.  En effet, dans le pays, on accorde une grande importance au travail des services communaux, qui se partagent soigneusement les zones urbaines. Leurs employés travaillent même tôt le matin ou tard dans la nuit, afin de ne pas gêner la circulation ni les piétons ; on pourrait donc avoir l’impression que la propreté est maintenue de manière continue. Bien sûr, tous les Russes ne sont pas exceptionnellement propres, mais jeter un emballage de chocolat ou une bouteille en plastique vide par terre dans les lieux publics est considéré comme un signe de manque de culture et est désapprouvé par la société.

Un peu « obsédés » par la propreté, les Russes font également beaucoup d’efforts pour maintenir l’ordre dans leurs logements. « Lorsqu’un habitant du pays rentre chez lui, il enlève toujours ses chaussures à l’entrée, puis se rend à la salle de bain pour se laver soigneusement les mains », raconte Valentin, partageant une autre de ses observations. En Russie, se déchausser à la maison est une règle incontournable, qui met souvent les étrangers mal à l’aise, même si les Russes proposent toujours à leurs invités des pantoufles en échange. Quant au lavage des mains, on peut parler d’un véritable culte en Russie. Il s’agit d’un héritage de l’époque soviétique : après la révolution et la guerre civile, des épidémies faisaient rage dans le pays, et la propagande soviétique a déployé beaucoup d’efforts pour inculquer à ses citoyens toute une série d’habitudes d’hygiène utiles.

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5. Particularités de la mentalité russe

Que ce soit à cause du climat rigoureux ou de l’histoire, les Russes ont la réputation d’être particulièrement réservés. Cela ne manque jamais d’étonner tous ceux qui ont eu le courage de partir à la découverte du plus grand pays du monde. « Сhez moi, il est de coutume de serrer la main et de se faire la bise même avec des inconnus, mais pour les Russes, ce genre de gestes paraît vraiment étrange », nous confie Valentin. Lors de la première rencontre, les Russes insèrent souvent des limites claires - un peu comme les multiples clôtures que l’on voit partout dans le pays. Cependant, ne prenez pas trop à cœur cette tendance des Russes à se « protéger » du contact physique : une fois cette barrière franchie, de chaleureuses accolades suivront.

La distanciation physique n’empêche pourtant pas les Russes d’exprimer leurs pensées de manière très honnête et ouverte. « Les habitants de la Russie vous mettront immédiatement au courant de ce qu’ils ont à l’esprit - ce qui serait souvent considéré comme de l’impolitesse en France », explique notre Bretonne. Сe côté très direct des Russes peut choquer, mais il ne s’agit pas d’une tentative d’offenser l’interlocuteur, mais plutôt d’une volonté de ne pas le tromper. De chaque personne qu’il rencontre sur son chemin, le Russe attend la même honnêteté sans détour.

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