Les chèvres d’Orenbourg, cette race qui a donné naissance aux célèbres châles, en cinq faits

Les chèvres d’Orenbourg, cette race qui a donné naissance aux célèbres châles, en cinq faits
Vladimir Pesnia / Sputnik
Si les châles d’Orenbourg connus dans le monde entier sont aussi chauds et fins, c’est grâce au duvet de ces chèvres.

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Les châles en duvet d’Orenbourg sont légers, mais ils tiennent chaud même au milieu du froid glacial. On les doit à une race particulière de chèvres, qui est élevée uniquement dans le sud de l’Oural.

1. Ce sont les plus grosses chèvres laineuses

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Les chèvres d’Orenbourg, dont le duvet permettait aux habitants de confectionner des vêtements très chauds, ont commencé à intéresser les scientifiques russes au milieu du XVIIIe siècle. Le premier chercheur qui s’est penché sur ce phénomène est l’historien du sud de l’Oural Piotr Rytchkov. Lui et sa femme ont contribué à la diffusion de l’artisanat de la confection de châles d’Orenbourg en Russie et au-delà de ses frontières.

C’est ensuite que le travail des éleveurs a commencé : les chèvres de l’Oural ont été croisées avec d’autres races duveteuses, notamment des chèvres du Cachemire en provenance d’Asie centrale et des chèvres du Don (sud de la Russie).

Au XIXe siècle, une vague d’intérêt pour la Russie a parcouru le monde. Elle concernait en particulier l’artisanat populaire, mais pour produire des châles en duvet en plus grande quantité pour l’exportation, il fallait davantage de matières premières, c’est-à-dire de duvet.

Les chèvres obtenues à l’issue du processus de sélection se sont révélées non seulement duveteuses, mais aussi très lourdes. La femelle pèse en moyenne 55 kg et le mâle 90 kg. Ce sont les plus grosses chèvres laineuses au monde ; soit dit en passant, en deuxième position selon le critère du poids figure une autre race russe, la chèvre du Don, avec 45 et 75 kg respectivement.

La race elle-même n’a été officiellement inscrite au registre d’État qu’en 1993.

2. Elles ne peuvent vivre que dans le sud de l’Oural

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Avec son climat continental, le sud de l’Oural est une région rude, avec des températures hivernales pouvant chuter à 40 degrés en dessous de zéro, tandis qu’en été le mercure peut atteindre 40 degrés. En hiver, il y a souvent des vents violents et des tempêtes de neige, tandis qu’en été, la sécheresse est fréquente.

Le temps change plusieurs fois par jour, ce qui contribue à rendre les chèvres résilientes face au climat. Elles paissent dans les prairies locales et peuvent même dormir à ciel ouvert. Les chèvres se sont donc adaptées à ces conditions naturelles, produisant un duvet chaud et fin pour résister au froid.

Les châles en duvet d’Orenbourg ont été présentés à plusieurs reprises lors d’expositions internationales à l’étranger. Ils ont reçu des médailles en 1862 à Londres, en 1897 à Chicago et en 1958 à Bruxelles. Au XIXe siècle, des marchands étrangers se sont intéressés à cette race. Ils ont essayé de les exporter pour les élever en France, en Angleterre, aux Pays-Bas et en Australie. Mais cela n’a pas fonctionné : au bout de 2-3 ans, elles ont tout simplement cessé de produire leur fameux duvet.

Dans l’ensemble, la chèvre d’Orenbourg est habituée à la vie dans le sud de l’Oural et vous ne la trouverez dans aucune autre région.

3. Le duvet évolue avec l’âge

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Les chèvres sont généralement peignées à deux reprises avec un intervalle de 2 à 3 semaines. Le premier peignage a lieu fin février et le second mi-mars. Ainsi, sur un individu adulte, il est possible de collecter 400 à 500 grammes de duvet (600 grammes pour les grosses chèvres).

Les chevreaux ont un lainage plus fin, mais aussi plus court. À mesure que la chèvre grandit, son duvet devient plus épais et plus long.

En avril-mai, la chèvre peut être tondue pour qu’elle n’ait pas trop chaud en été. Une chèvre produit 350 à 400 grammes de laine chaude.

Bien que les châles d’Orenbourg soient généralement blancs, la plupart des chèvres de cette race sont noires. Il existe également des chèvres blanches, rousses, grises et au pelage hétéroclite. Le fil est simplement teint.

Toutefois, les chèvres d’Orenbourg ne sont pas de grandes productrices de lait. Elles en produisent moins de 100 litres par an, alors que les races laitières en donnent environ 1 000.

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4. Mieux vaut ne pas utiliser le duvet pur

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Sergueï Medvedev / TASS

Le duvet des chèvres d’Orenbourg donne du bon fil. Mais pour en faire un châle, du fil de soie viscose ou de coton est ajouté. La teneur en duvet doit être d’au moins 60 %, et de préférence d’au moins 70 %.

Les magasins d’artisanat vendent des écheveaux de pur duvet de chèvre, mais on suppose que lors du tricot, l’artisan ajoutera d’autres fils dans la proportion requise.

Ceci est nécessaire pour que le produit conserve sa forme et dure plus longtemps. De plus, tricoter un châle en pur duvet est techniquement difficile.

5. Les chèvres ont été au bord de l’extinction

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Valeri Buchoukhine / TASS

Traditionnellement, ces chèvres sont élevées dans les régions d’Orenbourg et de Tcheliabinsk, en Bachkirie, ainsi que dans plusieurs régions du Kazakhstan. À l’époque soviétique, l’élevage était réalisé dans six fermes d’État et le filage était l’œuvre d’artisans d’Orenbourg. Mais un peu avant la chute de l’URSS, le soutien financier accordé pour l’élevage des chèvres d’Orenbourg a commencé à chuter.

Si, au début des années 1990, on comptait 185 000 chèvres, on n’en trouve aujourd’hui qu’environ 50 000. Le patrimoine génétique unique a été préservé par les éleveurs locaux qui ont poursuivi cette activité, à la fois dans des fermes d’État soviétiques (sovkhoz) et des fermes privées.

Aujourd’hui, les fermes de l’Oural où sont élevées des chèvres reçoivent des subventions du gouvernement.

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