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Comment un voleur est devenu un célèbre détective à Moscou

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Ivan Ossipov, surnommé Vanka-Caïn, était une figure bien connue du milieu criminel moscovite du XVIIIᵉ siècle, réputé pour son audace et son ingéniosité. Il savait s’introduire dans n’importe quelle demeure et se dérober avec une habileté remarquable avec le butin.

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Avec ses complices, il n’hésitait pas à détrousser les passants en plein jour, au point que presque toute la ville se lança à leur poursuite. Contraint de fuir, le criminel a alors gagné les rives de la Volga pour rejoindre la bande de l’ataman (chef cosaque) Mikhaïl Zaria. Cependant, ces bandits ne se contentaient pas de voler : ils torturaient et tuaient ceux qui opposaient la moindre résistance. Ivan Ossipov a vite compris que cette voie le conduirait inévitablement à l’échafaud.

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En 1741, à la suite de l’accession au trône de l’impératrice Élisabeth Petrovna, un décret Sur le pardon le plus miséricordieux des criminels a été promulgué. Il a offert l’amnistie à ceux qui acceptaient de se présenter au Сыскной приказ de Moscou (Sysknoï Prikaz, institution chargée des enquêtes criminelles de l’époque). C’est précisément ce que Vanka-Caïn a fait. Il a déclaré être prêt à expier ses fautes en luttant contre le crime. Et il a tenu parole : mettant à profit sa vaste expérience du milieu et ses talents acquis dans l’illégalité, il a dénoncé de nombreux anciens complices et a contribué activement à la traque des escrocs et des brigands.

En 1742, il est devenu employé du Prikaz et a reçu le commandement d’un détachement de soldats. Il a même créé un réseau d’informateurs.

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Cependant, Ossipov est rapidement retombé dans ses travers. Il a abusé de sa position pour se livrer à l’extorsion, soutirant argent et bijoux même à des criminels. Ceux qui ont refusé de payer ont été arrêtés. Pendant longtemps, les autorités ont fermé les yeux sur les nombreuses plaintes déposées contre lui, au vu de son efficacité.

Toutefois, en 1749, le chef de la police, le général Alexeï Tatichtchev, a pris personnellement son cas en charge. Six ans plus tard, il a été condamné à mort. Sa peine a ensuite été commuée en flagellation, en arrachement des narines et en travaux forcés en Sibérie. Une fois exilé, toute trace de lui a disparu.

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