
«Merci, camarade Staline, pour notre enfance heureuse»: zoom sur l’origine du slogan

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Le public a découvert l’expression en question le 6 juillet 1936, lors du défilé d’éducation physique sur la place Rouge, où elle apparaissait sur l’une des affiches portées par les participants.
Cependant, le slogan est véritablement entré dans la culture populaire grâce à une photographie publiée la même année dans la presse soviétique. On y voyait une fillette bouriate de huit ans, Guelia (Enguelsina) Markizova. Souriante, elle portait un immense bouquet de fleurs et était dans les bras du « petit père des peuples ».
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La phrase « Merci, camarade Staline, pour notre enfance heureuse » a été utilisée comme légende accompagnant la photographie. Le cliché s’est rapidement diffusé dans toute l’Union soviétique : on le retrouvait dans les écoles et les camps de pionniers. Guelia est ainsi devenue une véritable idole pour les écoliers soviétiques.
Cependant, l’enfance de la jeune fille a été loin d’être heureuse. En 1937, son père, Ardan Markizov, commissaire du peuple (équivalent de ministre) à l’Agriculture de la République socialiste soviétique autonome bouriate-mongole, a été arrêté pour « organisation d’un complot panmongol antisoviétique » et exécuté peu après.
La mère de Guelia s’est quant à elle exilée en Asie centrale, où elle a travaillé comme pédiatre. Elle est morte plusieurs années plus tard dans des circonstances restées obscures. Guelia, de son côté, a trouvé refuge chez sa tante à Moscou. Elle a alors pris le nom de Dorbeïeva et a consacré sa vie à l’étude de l’histoire de l’Asie du Sud-Est. Celle qui avait autrefois été célèbre dans tout le pays s’est éteinte en 2004.
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