Comment la Galerie des Offices entra-t-elle en possession d'un autoportrait d’Aïvazovski?
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«Chaos au Vatican»
Ivan Aïvazovski obtint son diplôme de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg en 1837 . Grâce à une bourse, il partit trois ans plus tard pour un voyage d’études en Italie. Il découvrit avec un grand enthousiasme les paysages de Venise, où il fit la connaissance de Nicolas Gogol. Il séjourna ensuite à Florence, Naples, Sorrento et Rome.
En Italie, Ivan Aïvazovski eut non seulement la possibilité de peindre mais aussi d’exposer. Ses paysages marins firent fureur. Les acheteurs se firent connaître en nombre. Parmi eux, le pape Grégoire XVI souhaita acquérir Le Chaos pour la Pinacothèque vaticane. Ivan Aïvazovski refusa d’être rétribué pour cette œuvre mais accepta la médaille d’or que le souverain pontife lui remit en mains propres. Nicolas Gogol ne put s’empêcher de plaisanter à ce sujet : « Gloire à toi, Vania ! Homme de peu d’importance, tu fis le chemin des rives de la Neva jusqu’à Rome où tu fis immédiatement souffler le vent du chaos au Vatican ».
La Gazette des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg se fit l’écho du succès grandissant d’Ivan Aïvazovski en termes élogieux : « Les grands seigneurs, les poètes, les savants, les artistes et les touristes le flattent à qui mieux mieux, le convient à des festins, composent des vers pour le louer et proclamer qu’il est un génie. Même le roi de Naples émit le souhait de rencontrer le peintre russe et d’admirer ses magnifiques tableaux, ce dont il fit part à notre ambassadeur Gouriev ».
Ivan Aïvazovski séjourna quatre ans en Italie, durant lesquels il peignit près de quatre-vingts tableaux.
Aux côtés de Raphaël et Rubens
L’exposition de toiles d’Ivan Aïvazovski organisée à la Galerie des Offices en 1873 fut un franc succès. L’artiste reçut alors une proposition du musée florentin : peindre son autoportrait.
Les Offices possèdent une des plus belles collections d’autoportraits de peintres au monde. Elle se forma à partir de celle de l’Académie Saint-Luc de Rome dont Léopold de Médicis (1617-1675) avait fait l’acquisition. Le musée florentin l’enrichit en commandant aux artistes dont il souhaite souligner l’importance dans l’histoire de la peinture. La Galerie des Offices détient aujourd’hui des autoportraits de Rubens, Rembrandt, Velázquez, Le Titien, Raphaël et de peintres russes, qui lui offrirent le leur à partir du début du XIXe siècle.
Le premier peintre russe dont la Galerie des Offices reçut l’autoportrait fut Oreste Kiprenski, à qui l’Académie des Beaux-Arts de Florence avait passé commande en 1819.
L’autoportrait inachevé de Karl Brioullov entra dans les collections des Offices en 1831.
Ivan Aïvazovski fut le troisième peintre russe à être ainsi honoré par le musée florentin. Il s’est représenté sur fond d’un ciel orageux.
Plus tard, Boris Koustodiev et Marc Chagall réalisèrent également leur autoportrait à la demande des Offices. En 1983, Victor Ivanov, représentant du « style austère », se plia également à l’exercice.
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