Sept œuvres du compositeur Rodion Chtchedrine à écouter (et à voir!)

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1. Le petit cheval bossu / Конёк-Горбунок (1956)

Rodion Chtchedrine composa cette musique alors qu’il était encore étudiant. C’est l’une de ses premières œuvres. Elle fut choisie comme musique d’un ballet monté au Théâtre Bolchoï. Elle avait une importance particulière dans sa vie : ce fut durant la préparation de ce spectacle qu’il fit la connaissance de sa future femme, la ballerine Maïa Plissetskaïa, à qui il dédia la musique de ce ballet.

2. Pas seulement l’amour / Не только любовь (1961)

Le livret du premier opéra de Rodion Chtchedrine est inspiré du récit de Sergueï Antonov sur la vie dans un village après la Grande Guerre patriotique. Le personnage principal est Varvara Vassilievna, présidente du kolkhoze. Elle place le travail et le devoir au-dessus de tout. Mais dans sa vie surgit Volodia Gavrilov. Il ne cache pas ses sentiments à son égard, mais il a une fiancée. Rodion Chtchedrine a donné à la musique de son opéra une sonorité folklorique. Il fut d’ailleurs l’un des premiers compositeurs soviétiques à oser introduire des частушки (сhansons grivoises) dans sa musique.

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3. Carmen Suite / Кармен-сюита (1967)

Rodion Chtchedrine travailla cet arrangement d’une version écourtée de Carmen de Georges Bizet à la demande de sa femme, la prima ballerina assoluta du Théâtre Bolchoï Maïa Plissetskaïa (1925-2015). Elle rêvait depuis longtemps d’interpréter Carmen, mais Dmitri Chostakovitch et Aram Khatchatourian avaient refusé de composer la musique du ballet du chorégraphe cubain Alberto Alonso. De longues années durant, Carmen Suite fut le ballet « personnel » de Maïa Plissetskaïa. Elle reste la seule à l’avoir dansé au Bolchoï. 

4. Poétoria / Поэтория (1968)

Poétoria est un concerto pour poète et orchestre. Rodion Chtchedrine l’a composé pour deux artistes bien précis : le poète Andreï Voznessenski (dont on entend des poèmes dans Poétoria) et Lioudmila Zykina, l’une des plus célèbres interprètes soviétiques de chansons folkloriques. 

5. Anna Karénine / Анна Каренина (1972)

Rodion Chtchedrine considérait Piotr Tchaïkovski comme le compositeur dont l’œuvre était la plus proche de celle de Léon Tolstoï. Selon lui, son aîné « l’[Léon Tolstoï – ndlr] égalait par son talent et son importance ». Dans la musique de ce ballet, on reconnaît des passages du Quator à Cordes N°2 et de la 3e Symphonie que Piotr Tchaïkovski composa durant les années où Léon Tolstoï écrivait Anna Karénine.

6. Lolita / Лолита (1993)

Rodion Chtchedrine composa cet opéra inspiré du roman de Vladimir Nabokov sur la proposition de Mstislav Rostropovitch. Le compositeur en écrivit lui-même le livret. Sa Lolita raconte les souvenirs qui reviennent à la mémoire d’Humbert alors qu’il attend son exécution. Initialement, cet opéra devait être créé à l’Opéra Bastille. Mais une question de droits d’auteur fit échouer ce projet. Un compromis fut trouvé : monter l’opéra dans une langue parlée par moins de 10 millions de locuteurs. L’œuvre fut donc créée en Suède. Lolita fut présenté pour la première fois en Russie en 2003.

7. Le vagabond ensorcelé / Запечатленный ангел (2001)

Rodion Chtchedrine s’inspira à plusieurs reprises dans sa carrière de l’œuvre de Nikolaï Leskov. En 1988, année du millénaire de la christianisation de la Russie, il avait composé une liturgie intitulée Le vagabond ensorcelé, d’après un récit sur un atelier d’iconographes vieux-croyant qui possède l’icône miraculeuse d’un ange. Dans cet opéra, on entend du chant monophonique et du chant dit znamenny (знаменный распев), caractéristique de la tradition vieux-croyant.

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