Comment exhuma-t-on une partition autographe de Jean-Sébastien Bach en Russie?

Stock Montage / Getty Images
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En 2005, une spécialiste mondialement reconnue de l’œuvre de Jean-Sébastien Bach parvint à la conclusion qu’une partition d’une de ses cantates conservée de longues années dans un fonds d’archives soviétique puis russe n’était pas une copie, comme on l’avait toujours cru, mais un original de la main du compositeur allemand.

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Spécialistes et amoureux de l’œuvre de Jean-Sébastien Bach tirent régulièrement de l’oubli des partitions prétendument autographes. Mais, dans la plupart des cas, ces découvertes sensationnelles sont soit des copies, soit des faux, parfois très réussis, réalisés par ses élèves et même sa femme dont les écritures étaient très semblables à celle du compositeur.

La grande quantité de partitions autographes de J.-S. Bach n’a rien d’étonnant. Lorsqu’il était maître de chapelle à Leipzig, il était très prolifique. Sa femme, ses collègues et ses élèves recopiaient les partitions qu’il avait écrites. Les originaux se perdaient puis passaient dans des collections privées.

Durant de longues années, on pensa que 16 partitions autographes du compositeur se trouvaient dans l’Empire russe : 12 à Kiev et 4 dans des archives de Moscou et Saint-Pétersbourg. Après la Révolution d’Octobre, la collection des princes Ioussoupov fut confiée à la Maison Pouchkine (Пушкинский Дом) de Pétrograd. Lors de l’inventaire, on y découvrit ce qu’on croyait être une copie de la partition d’une œuvre de J.-S. Bach.

En 2005, des spécialistes se penchèrent une nouvelle fois dessus. La Maison Pouchkine invita Tatiana Chabalina, experte connue pour ses travaux sur l’écriture du compositeur. Elle était persuadée qu’elle connaissait toutes les partitions autographes de J.-S. Bach conservées à l’époque.

Mais, lorsqu’elle vit celle de la Maison Pouchkine, elle y discerna les traits caractéristiques de l’écriture de J.-S. Bach. Elle avait donc devant elle un original de sa main !

Cette partition est celle d’une version de la 199e cantate. Peu de temps après sa redécouverte, après avoir près d’un siècle été conservée dans la collection Ioussoupov, elle fut jouée en Allemagne.

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