50 dessins animés ayant marqué l’histoire du cinéma russe et soviétique (vidéos)
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La Belle Lucanide, 1912
La première œuvre d’animation en volume, réalisée à l'aide de la technique de prise de vue image par image, qui était une nouveauté mondiale au début du XXe siècle, a été produite par Vladislav Starevitch, le fondateur de l'animation commerciale. L'intrigue reprend de manière satirique les romans de chevalerie populaires : le comte Gueros de la tribu guerrière des longicornes se bat pour le cœur de la reine des lucanides. L’œuvre utilise des insectes séchés provenant de la collection de Starevitch, qui a longtemps été entomologiste. À l'origine, le film a fait sensation dans le monde entier, mais un siècle plus tard, le Gosfilmofond, organisme en charge des archives centrales du cinéma de Russie, l'a restauré et y a ajouté non seulement de la musique, mais aussi une voix off, afin que les spectateurs contemporains puissent comprendre les subtilités de cette bataille d'amour entre insectes.
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La Poste, 1929
Le premier dessin animé soviétique sonore, mais aussi le premier en couleur (dans sa version colorisée), a été inventé par l'illustrateur Mikhaïl Tsekhanovski, qui a travaillé avec le poète et traducteur Samouil Marchak. La Poste était basé sur les dessins graphiques du premier pour le poème du même nom du second, les rimes poétiques correspondant très étroitement au rythme et à la trame de l'image. Hélas, les spectateurs ne peuvent aujourd'hui apprécier cette percée que dans la version originale muette – la version couleur et la version sonore, où le poème était lu par un autre poète célèbre, Daniil Harms, n'ont pas survécu. Néanmoins, au milieu des années 1960, Tsekhanovski a repris son chef-d'œuvre original dans sa quasi-totalité, en tenant compte des progrès de la technologie, et a réalisé une nouvelle version du dessin animé avec sa femme.
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Version de 1964 disponible sur KinoPoisk
Le Nouveau Gulliver, 1935
Premier long métrage d'animation au monde, admiré par Charlie Chaplin lui-même, ce film a été réalisé par Alexandre Ptouchko. L'histoire du voyage du pionnier Petia Konstantinov (alias Gulliver) commence comme un film pour enfants tout à fait classique avec la participation de vrais acteurs, mais le récit est dominé par un « pays lilliputien », où Petia s'est retrouvé en rêve. Le film, sorti non seulement en Union soviétique, mais aussi dans le monde entier, était à première vue tout à fait conforme à l'idéologie du Parti et opposait les pionniers (équivalent soviétique des scouts) et la classe ouvrière à la société bourgeoise, sauf qu'en y regardant de plus près, l’on s'aperçoit que les figures ouvrières sont toutes semblables, alors que chaque courtisan est différent, et que les piques satiriques à l'égard de tout système sont lancées à l'envi dans le film.
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Le Petit Cheval bossu, 1947
Réalisée par Ivan Ivanov-Vano, cette adaptation du conte classique du poète russe Piotr Erchov est devenue l'un des supports de formation des animateurs américains, à qui Le Petit Cheval bossu soviétique a été montré par Walt Disney en personne. Il a également remporté un prix au Festival de Cannes. L'intrigue du dessin animé reflète la plupart des contes de fées russes : un père a trois fils, dont le plus jeune s'appelle Ivan l’Imbécile. Grâce à sa gentillesse, il devient un participant direct d’événements magiques, rencontre le sévère tsar, qui l'utilise pour gagner le cœur d’une princesse, et, bien sûr, le fantasque Petit Cheval bossu. Cependant, un véritable happy end hollywoodien se produit dans le final. Ce n'est pas sans raison qu'Ivanov-Vano a amélioré le film au milieu des années 70 en prenant en considération les technologies modernes et, qu’en 1977, cette nouvelle version est sortie aux États-Unis.
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La Reine des neiges, 1957
La plus célèbre adaptation du conte d'Andersen a non seulement été primée au Festival de Cannes, mais a également influencé l’essor du célèbre animateur japonais Hayao Miyazaki. Le film a été réalisé par Lev Atamanov, qui, avec l'artiste Leonid Chvartsman, a conçu une technique unique qui est devenue le prototype de la prise de vues réelles. C'est pourquoi La Reine des neiges, littéralement imaginée selon les traits de l'actrice Maria Babanova, se distingue des autres personnages par sa force maléfique et son allure froide, auxquels le personnage sans défense de Kay ne peut résister, mais que la chaleureuse Gerda, qui réchauffe tout le monde et tout ce qui l'entoure, peut repousser. Ce dessin animé sur le soutien sincère des personnes proches, qui ne craignent ni le gel ni le blizzard, est devenu un véritable miracle du Nouvel An et a été diffusé pendant les fêtes hivernales non seulement en URSS, mais aussi dans d'autres pays, et a particulièrement attiré les jeunes téléspectateurs américains. Ce n'est donc pas une coïncidence si, bien des années plus tard, un autre dessin animé traditionnel de Noël, La Reine des neiges, produit par Disney, s'est également inspiré du conte d'Andersen.
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Les Cygnes sauvages, 1962
Un autre conte de fées d'Andersen a été adapté par Mikhaïl Tsekhanovski ; les visuels y sont donc importants. Contrairement à l’universelle Reine des neiges, l'écriture gothique particulière à la prose de l'écrivain danois est ici reconnaissable, et ce, avec un voile magique, soigneusement conçu pour ne pas effrayer les jeunes spectateurs avec cette histoire émouvante de la princesse Elizа qui tente de lever la malédiction lancée sur ses frères par sa méchante marâtre.
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L'Histoire d'un crime, 1962
Le premier film satirique de l'artiste et réalisateur exceptionnel Fiodor Khitrouk a été primé au festival de Venise et à d'autres événements du cinéma parce que son histoire est universelle, malgré la grande quantité de détails précis sur la vie soviétique. De plus, il représente le genre rare pour l'animation du détective, et est monté selon les lois de la prise de vues réelles. Semion Mamine, un citoyen respectueux des lois de 47 ans, part un matin en guerre contre ses voisins bruyants. Mais qu'est-ce qui l'y amène ?
Bien sûr, le dessin animé sera plus compréhensible pour les adultes qui rêvent, malgré le bruit à l'extérieur des fenêtres, de dormir « cinq minutes de plus » avant que le réveil ne sonne. Néanmoins, cela apprendra aussi aux enfants à être plus sages et à respecter les voisins, surtout si l'appartement, comme dans les immeubles soviétiques de l’ère Khrouchtchev, manque d'insonorisation.
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Toptyjka, 1964
Un autre dessin animé de Fiodor Khitrouk sur les relations de bon voisinage et relations enfants-parents a été réalisé selon une technique complètement différente. Toptyjka est un film extrêmement chaleureux où l'on a envie de caresser chaque personnage, qu'il s'agisse d'un ourson agité ou d'un petit lièvre aux grands yeux. Plus important encore, le dessin animé, comme cela devrait être le cas des histoires pour enfants, enseigne la tolérance et l'amitié, malgré les différences entre les espèces.
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Chaïbou! Chaïbou! (Palet! Palet!) , 1964
Un rare film d'animation sur des thèmes sportifs, dans lequel le réalisateur Boris Diojkine a été un véritable as. Son histoire, portant sur une confrontation entre des maîtres cyniques et une jeune équipe sympathique, est comparable à un vrai match de hockey par son montage dynamique. Cependant, ce film ne se limite pas aux victoires et aux défaites sportives ; il parle d'émotions sincères, de la force d'une équipe soudée et de la croyance dans les rêves.
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Les Vacances de Boniface, 1965
Bien avant Madagascar, le même Khitrouk a produit un dessin animé sur le fait que les lions qui travaillent dans le cirque ont, eux aussi, des grands-mères, ainsi que des vacances pour aller leur rendre visite. Ce dessin animé surprend non seulement par son lion anthropomorphe charismatique, dessiné avec amour, mais aussi par une histoire très adulte sur l'utilité des compétences professionnelles, même en vacances.
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La Moufle, 1967
Il est ici question du dessin animé soviétique le plus touchant, qui a remporté un prix au Festival d'Annecy, le principal festival international d'animation. Dans une courte histoire de marionnettes sans paroles, le réalisateur Roman Katchanov a réussi à capturer toute la douleur et l'espoir d'un enfant qui rêve d'un animal de compagnie. Si vous vous étonnez que les Russes ne pleurent pas en visionnant Hachiko, sachez que c'est simplement dû à l'endurcissement des gens élevés avec le dessin animé La Moufle.
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Malych et Karlsson, 1968-1970
Les contes de l'auteur suédois Astrid Lidgren sur la solitude de l'enfance ont été très populaires en URSS, où presque dès la sortie des livres, a été réalisé un dessin animé sur Malych, un garçon qui s'est inventé un ami – un homme en pleine fleur de l'âge, toujours prêt à apporter son soutien pour manger des bonbons et entreprendre des périples désespérés sur le toit (d'autant plus que Karlsson a une hélice sur le dos). À moins, bien sûr, que n'arrive la stricte « gouvernante » Fröken Bock – selon les normes modernes, une nounou irresponsable, complètement étrangère aux besoins d'un enfant dont les parents sont constamment au travail.
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Winnie l'ourson, 1969-1972
Presque simultanément à la sortie de Winnie l'ourson dans le vent de Disney, l'URSS a également dévoilé son propre ourson basé sur les histoires d'Alan Milne. Il est vrai que dans l'interprétation soviétique, l’on a décidé de se passer de Jean-Christophe et de l'exotique Tigrou, tandis que les personnages principaux sont devenus plus indépendants et plus proches du tempérament humain populaire. Ainsi, le colérique Winnie s'embarque de temps à autre dans un voyage désespéré, en surestimant sa propre force, le sanguin Porcinet tente par tous les moyens de le soutenir par son optimisme débridé, le mélancolique âne Bourriquet cherche à gâcher par son humeur même les initiatives les plus anodines, tandis que les flegmatiques Maître Hibou et Coco Lapin, avec un réalisme qui leur est si propre, sont toujours prêts à rabaisser leurs amis.
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Nu, pogodi!, de 1969 à nos jours
Le dessin animé de production nationale le plus populaire de Russie, qui a récemment reçu une suite moderne, s’inspire dans son intrigue du célèbre Tom et Jerry. Seulement, dans la version soviétique, les personnages principaux ne sont pas un chat et une souris, mais un loup et un lièvre. En outre, le loup soviétique, par sa force et sa puissance, surpasse de loin son homologue étranger, et fume même à l’écran. Par ailleurs, le créateur de la série, Viatcheslav Kotenotchkine, a intégré des références à la culture populaire de l'époque dans presque chaque épisode. C'est similaire à ce que Les Simpsons et South Park ont fait ultérieurement.
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Guéna le crocodile et Tchebourachka, de 1971 à nos jours
La série de dessins animés soviétiques, réalisée par Roman Katchanov d'après les romans d'Edouard Ouspenski, est devenue particulièrement populaire non seulement en URSS, où Tchebourachka a été le symbole de l'équipe olympique, mais aussi au Japon, où sont réalisés des séries et films d'animation basés sur ces célèbres personnages soviétiques. L'insolite Tchebourachka était un phénomène exotique pour l'URSS – une « bête inconnue de la science » ressemblant quelque peu à un ours en peluche, mais avec de très, très grandes oreilles. Il est arrivé dans le pays dans une caisse d’oranges et est devenu le principal ami du trop respectueux Guéna le crocodile, malgré les mauvais tours de la vieille femme sournoise Chapeau-claque. L’amour pour les personnages du dessin animé soviétique a conduit à ce qu’un long métrage sur Tchebourachka, réalisé à l'aide de technologies informatiques plutôt que de marionnettes, sortira début 2023 en Russie.
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Mowgli, 1973
Fait rare dans le domaine de l'animation soviétique, il s'agit d'une épopée héroïque de format long métrage, bien que créée à partir de plusieurs courts métrages d'animation basés sur les histoires de Rudyard Kipling. Comme pour la plupart des films réalisés par des animateurs ayant vécu la Seconde Guerre mondiale, l'histoire mise en avant ici est celle d'un enfant perdu. Dans une jungle dangereuse, il est obligé de chercher un abri et une famille.
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Le Hérisson dans le brouillard, 1975
Une odyssée animée et l'un des films les plus populaires au monde représentant l'école de l'animation soviétique. Le voyage d’un hérisson pour rendre visite à son ami l’ourson a été salué à plusieurs reprises par les critiques comme le meilleur film d'animation de tous les temps. L’œuvre de Iouri Norstein, dont les dessins ont été réalisés par sa femme, l'artiste Francesca Iarboussova, est en effet considérée comme un classique, non seulement en raison des images étonnantes des personnages principaux, mais aussi des arrière-plans élaborés et du montage, qui emmène vraiment le spectateur à travers un brouillard et des rivières tout à fait cinématographiques et non cartoonesques.
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Les Trois de Prostokvachino, de 1978 à nos jours
Cette série de films d'animation basée sur une histoire d'Edouard Ouspenski, aimée par de nombreuses générations de spectateurs, reprend en partie le modèle de Winnie l'ourson. Seulement, au lieu de Jean-Christophe, c'est un garçon avec un nom d'adulte, Oncle Fiodor, qui, loin de ses parents, fait sa vie à la campagne avec son chat Matroskine et le chien Charik. Et aussi – avec Pechkine, un facteur guignard à la retraite, qui, comme il est typique des services sociaux, s'inquiète néanmoins pour ce garçon devenu indépendant trop tôt.
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Les Moumines et les autres, 1978
Les personnages les plus célèbres des histoires de l'écrivain finlandais Tove Jansson étaient particulièrement appréciés en URSS, où deux films d'animation sur une famille de Moumines et ses amis ont été développées à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le premier, une animation de marionnettes, a été écrit à Moscou sur la base des histoires de Jansson par la grande poétesse Lioudmila Petrouchevskaïa, tandis que les voix étaient celles des acteurs soviétiques les plus populaires de l'époque. C'était, dans tous les sens du terme, une œuvre familiale. Le deuxième, un dessin animé, a été réalisé au studio Sverdlovskfilm et présentait une narration plus douce, plus enfantine, qui se reflétait dans l'apparence des personnages.
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Contact, 1978
Après la sortie du Parrain, le monde entier a pu fredonner la musique de Nino Rota, mais ce n'est qu'en URSS que la bande-son reconnaissable a été utilisée pour un dessin animé traitant aussi en partie de la tentative de s'accepter soi-même en acceptant les autres – mais d'un point de vue différent. L’œuvre expressionniste traite du « contact » entre un peintre travaillant sur un paysage statique et un extraterrestre débarqué inopinément dans cette même « nature », qui peut adapter son corps et ses sons à tout ce qui l'entoure. Ce n'est pas seulement la nature environnante qui leur permet de trouver un terrain d'entente, mais aussi la mélodie emblématique de Rota.
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Le Conte des contes, 1979
Le dessin animé le plus philosophique de tous les temps et, comme Le Hérisson dans le brouillard, il a été réalisé par Iouri Norstein. Ce film de moins d'une demi-heure est une fusion des styles et des perspectives d'artistes (au sens large) de différentes époques et de différents pays. Et cela, avec une berceuse folklorique hors-champ. Dans le rêve, comme se présente en partie le dessin animé, l’on trouve des échos de Tarkovski et Fellini, Lorca et Proust, Rembrandt et Picasso, dont les dessins ont inspiré à Norstein l'introduction non seulement d'animaux caractéristiques des dessins animés, mais aussi de personnes.
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Le Bateau volant, 1979
Un dessin animé musical basé sur le conte populaire russe du même nom, qui associe pratiquement tous les personnages folkloriques à des histoires magiques. Il y a la belle princesse, que son père veut marier à un humble boyard ; son sauveur, le simple ramoneur Vania ; et le mélancolique Vodianoï ; ou encore l'énergique Babka-Yojki. Et chaque personnage a sa propre chanson et son propre thème musical. Il s'agit d'une bonne comédie musicale sur le pouvoir de l'amour, qui se développe également sur un fond pittoresque et typique russe, avec les incontournables bouleaux, qui jouent aussi un rôle important dans ce conte de fées magique.
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Le Mystère de la troisième planète, 1981
C'est une merveilleuse histoire fantastique qui raconte un voyage dans l'espace au XXIe siècle, où Alissa, 9 ans, et son papa, le professeur Selezniov, partent à la recherche de nouvelles espèces d'animaux. Le film semble offrir sa propre version de La Guerre des étoiles, une approche antimilitariste du voyage au-delà du système solaire. Toutes les créatures, différentes des habituels astronautes, sont d’ailleurs faites avec autant d'imagination que George Lucas. Oh, et toute l'action est accompagnée uniquement par des motifs sonores techno-rave qui gagnaient en popularité dans les années 1980.
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Une maman pour petit mammouth, 1981
Une histoire courte et touchante sur la recherche d'une mère et la croyance en un rêve. Échappant miraculeusement à l'extinction, un mignon petit mammouth aux grands yeux croit, contre toute évidence, qu'il peut retrouver son parent. Au cours de son difficile voyage, le petit mammouth, qui « n’est pas effrayé par les vagues ou le vent », rencontre d'autres animaux lui venant en aide. Le dessin animé est surtout connu pour la chanson du Petit mammouth, qui s'est ancrée dans la vie culturelle et sociale.
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Il était une fois un chien, 1982
L'histoire d'un vieux chien délaissé et d'un loup qui l'aide à retrouver sa gloire d'antan est basée sur le conte populaire ukrainien Serko. Il est devenu célèbre dans de nombreux pays grâce au réalisateur Edouard Nazarov. Ce dernier a réussi à donner au dessin animé une saveur campagnarde reconnaissable, ainsi qu'à personnifier ironiquement le proverbe « un vieux cheval ne gâche jamais le sillon ». Mithun Chakraborty, la star principale de Bollywood, a prêté sa voix au chien en Inde, et le gagnant de l'Eurovision Alexander Rybak a récemment doublé le loup dans la version norvégienne.
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La neige de l’an dernier est tombée (Padal prochlogodni sneg), 1983
La caricature en pâte à modeler d'Alexandre Tatarski, grâce à laquelle l’on peut comprendre de nombreux stéréotypes sur les Russes, qui ont l'habitude de se préparer « vite mais longtemps » pour le réveillon du Nouvel An, est diffusée habituellement le 31 décembre. Ce n'est pas un hasard si le dessin animé satirique raconte l'histoire d'un petit homme impétueux qui va chercher un sapin de Noël le soir du Nouvel An et qui croit qu'il va en trouver un.
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Le petit domovoï Kouzia (Domovenok Kouzia), 1984-1987
C'est probablement le domovoï (esprit du foyer dans le folklore slave) le plus célèbre de Russie. Dans le dessin animé, il apparaît comme un jeune et sale polisson, qui a un mentor sage, Nafania, une Baba Yaga inamicale, mais surtout une famille, dont Natacha, une fillette à la sagesse surprenante pour son âge. Kouzia, d'une part, personnifie la croyance des gens en des forces surnaturelles et, d'autre part, avec sa franchise caractéristique, il réunit autour de lui des personnes et des créatures d'une nature totalement différente. N'est-ce pas le signe d'un vrai protecteur du foyer ?
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Le Retour du perroquet prodigue, 1984-1987
Un dessin animé satirique sur un héros de la perestroïka, le perroquet excentrique Kecha, répétant, comme il est typique de ces oiseaux, tout le discours de l'époque. L’on trouve aussi Tahiti, dont Kecha avait autrefois entendu parler aux informations, mais aussi les bulletins de la criminalité, les chansons de la pop star Alla Pougatchova, et les monologues des principaux comiques soviétiques, et bien sûr, le capitalisme qui a envahi la vie du pays.
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Ailes, jambes et queues, 1986
Une œuvre philosophique sur le fait que « quelqu’un né pour courir ne peut pas voler ». Une autruche tente d'attraper un lézard qui, après avoir abandonné sa queue, échappe facilement à sa poursuite. Puis, un vautour, ayant soudainement développé des sentiments pour l'autruche, tente de lui apprendre à voler. Une histoire mémorable sur une chaîne alimentaire allant à contrecourant, dessinée non seulement par Alexandre Tatarski, qui a promu le graphisme ironique dans l'animation soviétique, mais aussi par Igor Kovalev, qui a ensuite travaillé sur les Simpsons américains.
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Les kolobki mènent l’enquête (Sledstvié vedout kolobki), 1986
Un dessin animé hooligan, créé par les mêmes Tatarski et Kovalev, parodiant les films policiers soviétiques « adultes ». Les frères Pilotes – l’aîné Chef, coiffé de la casquette et de la pipe obligatoires de Sherlock Holmes, et son Collègue, coiffé d'un drôle de chapeau – s’occupent de l’affaire de l’enlèvement d'un éléphant rayé rare dans un zoo. Bien que la phrase la plus courante du dessin animé soit « Je ne comprends rien », les détectives, grâce à leur confiance en eux et à leur chance occasionnelle, parviennent tout de même à trouver et à neutraliser les méchants.
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Vykroutassy (Fioritures), 1987
Ce chef-d'œuvre de l'un des plus célèbres maîtres de l'animation d'auteur russe, Garri Bardine, a remporté la Palme d'or au Festival de Cannes. Ce qui frappe le plus, c'est qu'il est créé en fil de fer (seuls les modestes arrière-plans sont dessinés). Ce faisant, ce moyen de créer les personnages devient également une métaphore de la façon dont on peut délibérément se protéger du monde extérieur et rester littéralement derrière les barbelés.
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L’île au trésor, 1988
Le réalisateur David Tcherkasski a créé sa propre version du roman de Robert Louis Stevenson – en équilibre sur la limite entre films pour enfants et pour parents. La vie de pirates n'était pas possible sans comportements peu moraux, ce qui était difficilement transposable en dessin animé. Par conséquent, Tcherkasski, dans l'Île au trésor, ne néglige pas non plus les scènes ludiques, filmées entre autres à cause du manque de temps. Cependant, aux États-Unis, cette œuvre est sortie sans ces scènes.
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Boléro, 1992
Le réalisateur Ivan Maximov a reçu un Ours d'or au Festival du film de Berlin pour ce dessin animé. Le sous-titre « film à la spiritualité accrue » reflète les tendances du cinéma d'art et d'essai, où les significations les plus simples sont souvent cachées derrière un vide et où le développement de l'intrigue est remplacé par l'esthétique visuelle. Dans le dessin animé de Maximov, sur la musique de Maurice Ravel, c'est presque littéral.
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Le Vieil Homme et la Mer, 1999
Ce lauréat d'un Oscar et premier film d'animation au monde réalisé pour les salles IMAX a été créé par l'artiste et grand amateur de littérature Alexandre Petrov. Il a travaillé sur l'adaptation du dernier roman d'Hemingway pendant deux ans et demi, ce qui n'est pas étonnant, car il a dessiné chaque image sur verre – non seulement avec un pinceau, mais aussi avec ses doigts. Le résultat est une parabole d'aventure d'une beauté à couper le souffle sur le courage et l'amitié touchante.
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Jacob et sa princesse, 2003
Il s'agit du premier long métrage d'animation russe réalisé après la crise du secteur dans les années 1990, qui a entraîné la disparition des studios d'État. Basé sur le conte de fées éponyme de Wilhelm Hauff, le dessin animé s'inscrit dans une tradition très « Disney » et raconte l'histoire d'un garçon, Jacob, qui tente de faire face à une malédiction lancée par une méchante sorcière, et qui est aidé en cela par son bon cœur et, bien sûr, par l'amour.
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Smechariki, de 2003 à nos jours
La première série d'animation de Russie post-soviétique, créée à l'origine comme un produit purement commercial, mais qui est devenue l'une des plus populaires tant localement qu'à l'étranger. Smechariki est né d'une commande publicitaire visant à créer un emballage pour de nouveaux bonbons ronds au chocolat. Cependant, les personnages que les artistes ont créés étaient si bons qu’a été formulée la demande de réaliser une grande série animée qui pourrait être utilisée comme promotion pour des produits avec leur image. C'est ainsi qu'apparaissent le joyeux Kroche, la romantique Nucha, le mélancolique Barache, le franc Kopatych, l'aventureux Lociache, le sage Kar-Karytch et bien d'autres personnages tout en rondeur.
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Aliocha Popovitch et Zmeï Tougarine, et autres films sur les Trois bogatyrs, de 2004 à nos jours
Cette franchise d'animation est la plus populaire de Russie, basée sur l'épopée des bylines, mais remet ironiquement en question l'héroïsme des bogatyrs, ces légendaires chevaliers slaves. Bien avant l'ère mondiale du féminisme éclairé, dans ces dessins animés russes, les gars ne peuvent rien faire sans le soutien des femmes. Mais aussi sans le charismatique cheval Julius, non sans raison nommé d'après César. Cette série est un exemple rare pour l'animation russe d'un long métrage intéressant à la fois pour les adultes, qui saisissent le caractère actuel de certaines blagues, et pour les enfants.
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Masha et Michka, de 2009 à nos jours
La série animée russe compte de nombreux fans dans le monde entier et est même entrée dans le livre Guinness des records : un épisode est devenu la vidéo animée la plus regardée de l'histoire de YouTube. L'intrigue de la série reprend non seulement le conte populaire russe dans lequel une fillette rend visite à un ours, mais aussi le schéma classique « Tom et Jerry ». Cependant, si Masha, ici, en tant que souris agitée, essaie encore de faire du désordre et de s'enfuir dans les bois, l'ours, au contraire du chat qui court en raison de ses instincts animaux, fait preuve d'une sagesse mature. Cette confrontation entre des enfants actifs et des parents calmes est peut-être le secret du succès.
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Le Vilain Petit Canard, 2010
Ce long métrage de Garri Bardine, lauréat de Cannes, a été réalisé à l'aide de techniques variées (marionnettes et pâte à modeler) et de nombreux soubassements culturels. En effet, l’on y trouve non seulement le conte d'Andersen, qui a inspiré le titre, ainsi que la musique du Lac des cygnes de Tchaïkovski, ce qui est tout à fait logique, mais aussi, par exemple, la Ferme des animaux de George Orwell. Ce n'est pas surprenant, car Le Vilain Petit Canard est un essai complexe, bien que compréhensible pour tous les âges, sur les horreurs de la xénophobie.
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Fixiki, 2010
Une série animée de vulgarisation scientifique inventée par les créateurs des Smechariki à des fins éducatives. Les personnages principaux sont de petits robots vivant dans divers appareils techniques, qui trouvent un terrain d'entente avec le garçon Dimdimytch, puis avec ses amis et sa famille, et racontent la structure des choses qui les entourent – d'un réfrigérateur à une clé USB.
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La Reine des neiges, 2012–2017
La réincarnation du conte d'Andersen, déjà réalisée avec des graphiques 3D, a finalement anticipé la version Disney homonyme. C'est peut-être la raison de la popularité du dessin animé à l'étranger. La franchise sur la Reine des neiges, où, d’ailleurs, le personnage principale n’est pas cette dernière, ni même Gerda et Kai, mais le troll Orm, a été achetée pour projection dans des dizaines de pays, et s’avère particulièrement populaire en Chine, en partenariat avec laquelle a été produitе une suite.
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Ku! Kin-dza-dza, 2013
Un remake animé moderne de la fantasmagorie soviétique de 1986 du même nom, réalisé par Gueorgui Danielia. Il s’agit d’une version plus simple et plus internationale de cette satire cosmique à toutes les échelles sur la vie quotidienne et les mœurs de la société russe, quelle que soit l'époque historique.
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Moï litchny los (Mon élan personnel), 2013
Lauréat du festival du film de Berlin, ce dessin animé triste mais en même temps psychothérapeutique traite de la relation difficile entre pères et fils et du traitement des traumatismes de l'enfance. Micha a grandi depuis longtemps, mais il n'a pas ressenti la chaleur de l'amour de ses parents. Il rêve de rencontrer enfin le grand et gentil élan de ses souvenirs d'enfance – l'image même du pull-over de son père lorsqu'il est venu chercher Micha à la maternité. Or, dans ses rêves, il oublie sa propre vie réelle et son père qui, malgré son incapacité à exprimer ses émotions, a toujours aimé son fils.
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Obida (Offense), 2013
Cet autre film d'animation sur les traumatismes de l'enfance a remporté un prix spécial à Annecy. Il a été réalisé par Anna Boudanova, une jeune artiste et réalisatrice originaire de l'Oural. Le personnage principal du dessin animé est une femme âgée qui se regarde dans le miroir et se souvient de sa principale « amie », Obida, qui, par sa noirceur, a rayé tout espoir de vie heureuse.
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Nous ne pouvons pas vivre sans l’espace, 2014
Le dessin animé de Konstantin Bronzit, nommé aux Oscars, n'est visuellement pas inférieur à Interstellar de Christopher Nolan. Il y est question de deux amis qui rêvent depuis l'enfance de devenir cosmonautes et qui apprennent le métier ensemble. Cependant, l'un d'eux est destiné à aller dans l'espace, l'autre à rester dans la réserve. Ce film ne parle toutefois pas de rêves de ciel étoilé, mais d'une amitié réelle et déchirante qui s'avère être bien plus grande que la taille de l'Univers.
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La famille Chat, de 2015 à nos jours
Cette série animée universelle, achetée par Nickelodeon et Netflix après avoir été diffusée à la télévision russe, raconte la vie d'une grande famille féline où les enfants comprennent « trois chats et une minette ». Les courts épisodes racontent les aventures quotidiennes des chatons, où les garçons agissent souvent par instinct, tandis que la petite chatte essaie d'intégrer la raison et la responsabilité envers ses parents. Ces derniers, cependant, donnent également de nombreux conseils de vie avisés, de sorte que toute aventure, même la plus loufoque, se termine par un sympathique « miaou-miaou » familial, compris dans toutes les langues du monde.
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Rezo, 2017
Une œuvre unique de Leo Gabriadze, connu à l'étranger comme le réalisateur du film d'horreur Unfriended. Ce dessin animé est un grand souvenir de l'enfance de son père, le célèbre réalisateur soviétique Rezo Gabriadzé, basé sur les dessins de ce dernier. Ils représentent non seulement les rêves et les fantasmes de l'enfant, mais aussi la dure réalité à laquelle est confronté Rezo, 10 ans, qui vit dans un petit village géorgien après la Seconde Guerre mondiale.
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Priklioutchenia Peti i Volka (Les Aventures de Petia et du Loup), de 2018 à nos jours
Une série d'animation rare pour les adolescents, mais également bien accueillie par les téléspectateurs de tous âges. Cette sorte de réponse russe au populaire Rick et Morty a été inventée et réalisée par l'un des premiers scénaristes des Smechariki, Alexeï Lebedev. Petia et le Loup, qui se sont un jour rencontrés, travaillent désormais ensemble et aident à résoudre les affaires les plus étranges de célèbres personnages de contes de fées. Il s'accompagne non seulement de références reconnaissables à la culture russe et mondiale, mais aussi de blagues pétillantes du quotidien qui font rire non seulement les enfants, mais aussi les parents.
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Le Nez, ou la conspiration des non-conformistes, 2020
L'œuvre principale du remarquable animateur national Andreï Khrjanovski est basée sur une nouvelle de Nicolas Gogol et son interprétation musicale de Dmitri Chostakovitch. Mais en partie seulement, car en fait, le film raconte la véritable histoire du pays. Par le biais de collages philosophiques et satiriques mêlant diverses techniques d'animation, Khrjanovski plonge le spectateur dans le « code culturel » de la Russie du XIXe siècle à nos jours.
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Boxballet, 2020
Ce film d'Anton Diakov a été nominé pour un Oscar. Il raconte l'histoire de la relation entre un boxeur bourru et une ballerine vulnérable, et combine la puissance graphique des bandes dessinées avec une paraphrase visuelle des peintures d'Edgar Degas. Ici, les danseurs, comme les athlètes, sont loin de ce qu'ils semblent être. Toutefois, leur esprit commun – sportif – les unit.
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