
Dix faits à connaître sur le métro de Moscou

Outre sur Telegram, Fenêtre sur la Russie diffuse désormais du contenu sur sa page VK! Vidéos, publications dédiées à l’apprentissage du russe et plus encore dans notre communauté
Le plus ancien métro de l’espace post-soviétique

Les Moscovites ont emprunté le métro pour la première fois le 15 mai 1935. C’est à cette date que la première ligne de 13 stations, d’une longueur de 11,2 kilomètres, a été officiellement inaugurée. Elle allait de la station Sokolniki à Okhotny Riad, avec des bifurcations vers Park Koultoury et Smolenskaïa (cette dernière se trouve aujourd’hui déjà sur une autre branche).
Les premières idées de construction d’un « chemin de fer souterrain » sont apparues en 1913, mais le décret final a été publié en 1931 dans la Russie déjà soviétique. La première ligne a donc été construite en quatre ans seulement. Le métro de Moscou est essentiellement souterrain, et les stations ont été construites de différentes manières : certaines par tranchées, d’autres à ciel ouvert.
Le plus grand métro d’Europe de l’Est

Aujourd’hui, le métro s’étale sur environ 471 kilomètres, 15 lignes (dont deux circulaires) et 271 stations. La Grande ligne circulaire est la plus longue du monde. Elle a été construite en un temps record : 10 nouvelles stations ont été ouvertes en 2021 et 7 autres en 2023.
Bien que le schéma du métro semble intimidant et déroutant, il n’est pas si difficile à utiliser – nous l’avons expliqué en détail dans cet autre article.
Le flux de passagers est l’un des plus importants au monde

En 2024, le métro moscovite a transporté 2,2 milliards de passagers. Le flux quotidien y est de 6 à 7 millions de personnes. En ce sens, le métro de Moscou n’a rien à envier à ceux de Tokyo, de Pékin et de Shanghai.
C’est le métro qui représente près de 50 % de tous les transports de passagers à Moscou. Or, un billet coûte moins d’un euro – 75 roubles, soit 0,84 euro (ou 63 roubles, soit 0,71 euro, avec la carte Troïka).
Il porte le nom de Vladimir Lénine

Aujourd’hui, le nom officiel du métro est Métro moscovite Vladimir Lénine. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas. Au départ et jusqu’en 1955, il portait le nom de Lazar Kaganovitch. C’est lui, un associé de Staline, qui a supervisé la construction du métro et qui a été récompensé pour ses services. En 1947, le nom a été complété par « de l’Ordre de Lénine ». Enfin, après la mort de Staline, le nom de Kaganovitch a été supprimé.
Certaines stations sont également nommées en l’honneur du leader de la révolution : Biblioteka imeni Lenina (Bibliothèque Lénine), Plochtchad Ilitcha (Place Ilitch, du patronyme de Lénine). De nombreuses stations sont aussi ornées d’images de Lénine – voir plus dans cet autre article.
40 stations sont des monuments du patrimoine culturel

Le métro de Moscou n’est pas un simple moyen de transport, mais un véritable musée souterrain, où des foules de touristes descendent chaque jour pour admirer les nombreuses mosaïques, sculptures, lustres et bas-reliefs. À l’époque de Staline, chaque station faisait l’objet d’un projet individuel auquel participaient les meilleurs architectes et artistes.
Néanmoins, lorsque Khrouchtchev est arrivé au pouvoir, il a décidé d’accélérer la construction et a abandonné les « excès architecturaux ». Les stations construites dans les années 1960 ont par conséquent un design plus laconique.
Des intervalles entre les rames d’une brièveté record

Le métro de Moscou surprend les étrangers non seulement par sa beauté, mais aussi par sa rapidité. En moyenne, l’intervalle entre les rames n’est que de 2,5 minutes ! Et aux heures de pointe, ce temps est réduit à 90 secondes ! Il s’agit d’un chiffre record pour le monde entier.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a servi d’abri antiatomique

Au cours des 90 ans d’histoire du métro de Moscou, il n’y a eu qu’un seul jour où il n’a pas fonctionné. Cela s’est passé le 16 octobre 1941, lorsque les nazis se sont dangereusement rapprochés de Moscou. Lazar Kaganovitch préparait alors un plan pour détruire le métro en tant qu’objet stratégique. La panique et l’effondrement ont cependant été tels à Moscou que le plan a été annulé et que, le soir même, les trains ont recommencé à circuler.
Le métro a continué à fonctionner même pendant les bombardements. Certaines stations ont d’ailleurs servi d’abris antiatomiques et les gens ont dormi dans les souterrains. En outre, pendant la guerre, la construction s’est poursuivie et de nouvelles stations ont été ouvertes.
Des fossiles vieux de plusieurs millions d’années se trouvent dans les murs de certaines stations

Les colonnes et les murs des stations et des passages sont revêtus de pierre naturelle. En regardant de près, l’on peut donc parfois observer des motifs fossiles et des traces d’organismes anciens – coquilles de nautiles et d’ammonites, crinoïdes et divers brachiopodes et gastéropodes. Au total, plus de 700 fossiles préhistoriques datant de 70 à 300 millions d’années sont ainsi cachés dans le sous-sol de la capitale ! Nous avons rassemblé les photos les plus intéressantes dans cette galerie photo.
Les stations sont annoncées par des voix différentes

Vous remarquerez peut-être que les stations du métro sont annoncées à la fois par des voix masculines et féminines. Ce n’est pas un hasard, cela permet de mieux orienter les passagers aveugles ou malvoyants.
En effet, si vous allez de la périphérie vers le centre, vous entendrez une voix masculine. Une voix féminine annonce en revanche les stations dans le sens inverse, du centre vers la périphérie. Sur les lignes circulaires, la voix masculine se fait entendre dans le sens des aiguilles d’une montre et la voix féminine dans le sens contraire.
Le métro dispose de sa propre chaîne télévisée et de son propre journal

Les passagers n’ont aucun risque de s’ennuyer pendant leurs déplacements. Si votre smartphone est épuisé (vous pouvez d’ailleurs le recharger immédiatement dans les wagons), il vous est possible de regarder la télévision du métro sur les téléviseurs installés dans les parois des wagons. Vous y découvrirez les actualités de la capitale, des histoires intéressantes du passé, ainsi que des tests. À l’entrée et à la sortie des stations, vous pouvez en outre obtenir gratuitement un exemplaire du journal quotidien du métro, qui contient des résumés de l’actualité, des annonces culturelles, des interviews de personnes célèbres et des analyses sportives.
Dans cet autre article, découvrez pourquoi le métro de Moscou est si profond.